Les Chagossiens n’ont pas obtenu le soutien escompté de la Cour européenne des droits de l’’homme. Cette instance a jugé irrecevable hier leur plainte dénonçant l’expulsion ordonnée dans les années 60.
Des compensations avaient été déjà versées aux Chagossiens en 1982 en contrepartie de leur délogement des îles de leurs ancêtres il y a 40 ans de cela, au profit d’une base militaire américaine. L’affaire est donc déjà classée, estime la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) qui a rendu sa conclusion hier par rapport à la saisine du Groupe Réfugiés Chagos. Le verdict, connu dans l’après-midi de jeudi, constitue une réelle douche froide pour les Chagossiens mais ils ne perdent pas espoir pour autant, d’autres pistes restent à explorer se disent-ils.
Entre 1967 et 1973, des natifs de l’archipel en partie administré par le Royaume Uni avaient été chassés de leur terre pour permettre aux Américains d’installer une base militaire sur le territoire. Les conditions de leur déracinement ont été jugées inhumaines, ce qui a abouti à l’affaire Ventacassen deux ans plus tard. En 1982, une entente a été trouvée entre les victimes et Londres. Les Chagossiens se sont vus verser 4 millions de livres (environ 4,9 millions d’€) et ont reçu des terres d’une valeur d’un million de livres. En contrepartie, les 1 786 natifs devaient renoncer à toutes autres démarches judiciaires.
Au vu de tous ces préalables, les juges européens, se sont prononcé en grande majorité à la non recevabilité des requêtes déposées par Olivier Bancoult et ses pairs. La CEDH ne pourra pas « jouer le rôle d’un tribunal jugeant du fond d’une affaire », ont-ils fait valoir.
Source : lexpress.mu