Certains détenus sont autorisés à sortir de prison le temps d’aller voter, conformément à un décret datant de novembre 2007. Pour Marine Le Pen, « il s’agit là d’une folie pure » que de « relâcher dans les rues des criminels et des délinquants pour pouvoir aller voter ».
Invitée sur Europe 1 ce jeudi 12 avril, la candidate du Front national à la présidentielle, Marine Le Pen, s’est insurgée contre un décret autorisant les détenus de sortir de prison pour aller voter.
« Je voudrais juste informer les Français que pour la première fois, les personnes détenues condamnées à une peine privative de liberté inférieure ou égale à 5 ans -c’est énorme- ou à une peine privative de liberté supérieure à 5 ans, quand ils ont exécuté la moitié de leur peine, pourront avoir une permission au premier et au deuxième tour de l’élection présidentielle pour aller voter. Est-ce que vous imaginez qu’on va donc relâcher dans les rues des criminels et des délinquants pour pouvoir aller voter ? Il s’agit là d’une folie pure. On se pose la question et je demande au gouvernement de s’expliquer sur une situation qui est issue d’un décret de novembre 2007 », fustige-t-elle.
Selon Le Figaro, « ce décret existe bel et bien » depuis près de cinq ans. Très récemment, le 1er février 2012, une circulaire du ministère de la Justice définit les modalités d’organisation de l’exercice du droit de vote pour les prisonniers. « Pour l’élection présidentielle, les personnes détenues, si elles le souhaitent, doivent demander deux permissions de sortie, une pour chaque tour de scrutin. (…) L’obtention d’une permission de sortie, n’étant pas un droit, est soumise à l’appréciation de l’autorité judiciaire. »
Contacté par Le Figaro, le ministère de la Justice a tenu à préciser que « le droit de vote fait partie des cas dans lesquels un détenu peut demander une permission de sortie, au même titre que l’enterrement d’un proche ou un entretien pour un emploi ».
« La permission est soumise à l’appréciation d’un juge d’application des peines, qui prend en compte la gravité des faits pour lesquels le détenu a été condamné, sa dangerosité et ses garanties de réinsertion », explique-t-on du côté du ministère, où il est plutôt question de privilégier le vote par procuration pour permettre aux détenus d’exercer leurs droits civiques.
La plupart des personnes incarcérées peuvent prétendre à une permission de sortir les jours des élections, rappelle Le Figaro, soulignant que leur nombre n’est pas encore connu pour le moment.