Les actes de viols sur mineur sont de plus en plus fréquents aux Comores. Au milieu de l’année 2011, environ 80 cas de viols, d’abus, et de maltraitances ont été enregistrés rien qu’en Grande-Comore, l’une des trois principales îles de l’archipel.
D’après les informations d’Albalad, 55% des prisonniers incarcérés dans la maison d’arrêt de Moroni sont accusés de violences sur les enfants. Ils purgent des peines allant de cinq à sept ans de prison, mais nombre d’entre eux obtiennent la liberté conditionnelle avant même d’avoir effectué la moitié de leurs peines. Une situation qui rend d’autant plus difficile la lutte contre les agressions sur mineur.
Dans les colonnes du quotidien comorien, l’ancien procureur Jaffar Said Ahmed pointe du doigt le soutien ou l’intervention des notables des villages qui empêchent la justice de sévir. En effet, ils se contentent la plupart du temps des arrangements à l’amiable ou des compromis entre les malfaiteurs et les familles des victimes. " Il y a plusieurs pédophiles et violeurs qui ne sont jamais inquiétés. C’est effectivement la notabilité des villages qui, le plus souvent, les soustrait à la justice ", déplore l’ex-procureur. Le plus triste, c’est que " la plupart des agresseurs sont des multirécidivistes ", déplore l’ancien homme de loi.
De son côté, l’avocat Tadjiddine Ben Mohamed a proposé que les communautés villageoises doivent prendre des sanctions exemplaires à l’encontre des délinquants sexuels car, selon lui, " le droit coutumier est plus effrayant que le droit commun " aux yeux de la population comorienne.
La multiplication des cas d’agressions sur mineur inquiète au plus haut point aux Comores. A Anjouan, les chiffres concernant les abus sexuels sur mineurs sont les plus alarmants. En 2009 par exemple, plus de 600 cas ont été recensés sur cette petite île comorienne.