L’enquête visant à identifier le ou les auteurs de l’incendie du Maïdo progresse. Contrairement à l’an passé où le dispositif de recherches n’avait pas permis de démasquer les responsables de l’incendie du mois d’octobre, cette fois-ci, les autorités disposent d’éléments tangibles. Les premiers résultats de l’enquête judiciaire ont écarté la piste d’un seul pyromane. Cet acte criminel a de toute évidence été perpétré par plusieurs individus, bien renseignés sur la configuration des lieux.
Dès le premier jour de l’incendie, la thèse de l’incendie accidentel avait été écartée par les forces de l’ordre. L’incendie qui s’est déclenché mardi 25 octobre 2011 a été beaucoup plus virulent que celui de l’an dernier. Au total, les flammes ont ravagé plus de 2800 hectares de forêt, détruisant de nombreuses spécimens végétaux pour certains endémiques de la Réunion, et mettant en péril la survie de plusieurs espèces animales protégées.
Face à ce sinistre d’une ampleur exceptionnelle, les autorités se sont mobilisées immédiatement pour tenter d’identifier le ou les auteurs de cet acte criminel. Alors que les soldats du feu luttaient sans relâche contre le brasier, 80 gendarmes ont été déployés autour des lieux de l’incendie. Les allées et venues des automobilistes et piétons ont été contrôlées. Sur réquisition du Préfet, les forces de l’ordre ont procédé à des contrôles d’identité et effectué des fouilles de véhicules suspects.
L’enquête a mis un peu de temps à démarrer dans la mesure où les autorités chargées de ce dossier ont du attendre que la zone soit sécurisée pour se rendre sur la zone de l’incendie et procédé aux relevés d’usage. Des dispositifs d’allumage à retardement assez élaborés ont été découverts plus au Sud de la zone ravagée par les flammes, ce qui confirme la piste criminelle. De toute évidence, cet incendie a été mûrement réfléchi et préparé en amont.
Le jour où l’incendie s’est déclenché, six départs de feu ont été enregistrés dans un intervalle de deux heures :
- trois sur le massif du Maïdo ;
- un départ sur la Piton des Orangers ;
- deux départs à la Chaloupe Saint-Leu.
La multiplicité de ces départs de feu excluent l’hypothèse d’un seul pyromane. Dans cet intervalle de deux heures, il aurait en effet été impossible à une personne seule de déclencher l’ensemble de ces feux. Il y a donc plusieurs incendiaires et ces-derniers connaissent bien la forêt.
15 enquêteurs de la section de recherches de Saint-Denis, de la brigade de recherches de Saint-Paul et de la brigade de recherches de Saint-Pierre planchent sur cette délicate affaire. A ce jour, ils n’ont procédé à aucune interpellation mais l’enquête avance. Les techniciens de l’identification criminelle ont été dépêchés par la gendarmerie pour effectuer des relevés sur la zone de départ des incendies. Les TIC ont également recherché des traces d’hydrocarbures et d’accélérants.
Il y a quelques jours, un chauffeur de bus a assuré aux autorités qu’il avait vu un individu déclencher un feu non loin du poste de commandement de la Petite France. Ce témoignage a été pris en compte par les enquêteurs qui tentent de récolter le maximum d’indices afin de dresser le portrait des incendiaires du Maïdo. Si les enquêteurs disposent de nombreux éléments, ils doivent encore étudier de nombreuses autres pistes.
Le travail mené jusque là par les autorités a mis en évidence le fait que les pyromanes connaissent bien les lieux et qu’ils ont structuré leur action. A l’occasion du premier anniversaire de l’incendie du Maïdo au mois d’octobre dernier, les autorités avaient renforcé la sécurité aux abords de la forêt. Les incendiaires ont attendu que le dispositif de surveillance soit allégé pour passer à l’action.