Sur le tableau de service de la gendarmerie de Bras-Panon sont accrochés deux documents au format A4 qui suscitent la polémique. Révélés dans les colonnes du Journal de l’Ile, ces faits dérangent sérieusement. Et pour cause, on retrouve sur ces deux feuilles le portrait stigmatisant et raciste des "Niktamères", des jeunes d’origine arabe. Plus choquant encore, le ’Niktamère" est décrit sur ces imprimés comme "un nouvel animal introduit en Europe de l’Ouest".
La gendarmerie de Bras-Panon est au coeur de la polémique. Comme le rapporte le Journal de l’île dans son édition du jour, des imprimés à caractère raciste sont affichés sur un tableau de service de la brigade, à la vue du plus grand nombre.
Sur ces deux pages, le "Niktamère", jeune d’origine arabe y est analysé sous toutes les coutures et stigmatisé. Il est en effet présenté comme "un nouvel animal introduit en Europe de l’Ouest" qui ne se déplace que la nuit, "par petits troupeaux de 5 ou 6 spécimens appelés branleurs". Les imprimés à caractère racistes décrivent également le "mode de vie" de ces jeunes, leurs "moyens de transports".
La stigmatisation ne s’arrête pas là. Ces jeunes sont tour à tour présentés comme des animaux "peureux et craintifs", "en voie de disparition dans leur pays, "le Maghreb" et qui sont "armés d’un couteau qu’ils utilisent pour égorger les moutons mais pas seulement...".
Ces deux imprimés qui créent le tollé sont affichés dans le couloir de la brigade et sont donc à la vue de tous. Les qualifications sont racistes, fascistes : le "Niktamère" aurait le "teint mat" si l’on en croit ces textes dégradants et aurait "la chevelure dense et noire".
Les auteurs de ces imprimés envoyés par mail et accompagnés de la mention "à diffuser sans modération" vont encore plus loin dans la provocation et l’horreur des mots en établissant un comparatif outrant entre le bon "Français de souche", qui est "travailleur" et "chrétien", et le Niktamère dont "les pattes sont cagneuses, et par pas le travail".
Nul doute que ces portraits racistes ont fait réagir les associations de lutte contre les discriminations. Les auteurs de ces textes encourent des sanctions pour avoir transgressé les règles déontologiques de la gendarmerie nationale.
Interrogés ce matin, les gendarmes de Bras-Panon n’ont pas souhaité faire de commentaires.