Soixante-quatorze députés, sur les trois cent treize membres que compte le groupe UMP à l’Assemblée nationale, ont adressé une lettre au premier ministre François Fillon, lundi 23 mai, dans laquelle ils font état de la " profonde exaspération " des électeurs face aux nouvelles mesures de la sécurité routière. Le Premier ministre François Fillon reste ferme "sur la fin de la signalisation systématique des radars".
Pour les signataires du courrier, l’enjeu est énorme. Le dossier des radars pourrait peser lourdement et négativement sur les futures échéances électorales. Manifestement, les députés de la majorité craignent que la mesure gouvernementale ne leur coûte leur siège. "En l’espace de quelques jours", ils disent avoir reçu " (des) milliers de courriels " de protestataires condamnant l’enlèvement des panneaux indicateurs de radars.
Les élus supplient François Fillon de ne pas céder " aux sirènes des ayatollahs qui souhaiteraient (…) un monde sans voiture ". " Nous insistons sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une simple mauvaise humeur passagère, mais bien d’une profonde exaspération ", soulignent-ils.
"Si nous partageons votre ambition quant au traitement attentif des problèmes de sécurité routière, nous regrettons l’absence totale de concertation qui a précédé ce comité interministériel. De plus, nous estimons que d’autres mesures sont plus urgentes à prendre afin d’améliorer la sécurité routière, mesures qui ne seraient d’ailleurs pas davantage populaires", ajoutent les députés, sans donner plus de détails.
Parmi les frondeurs figurent entres autres Lucien Degauchy, Jean Auclair, Bernard Depierre, Richard Mallié, Michel Raison, Jean-Marc Roubaud, Alfred Trassy-Paillogues, Philippe Vitel…
Pour le député UMP de l’Oise, Lucien Degauchy, cette affaire de radars " peut faire basculer l’élection présidentielle, qui se joue parfois à 0,5% près ". Dans les colonnes de Libération, il rappelle que " les élus sont là pour faire plaisir à leurs administrés". "C’est à nous de faire ce travail de courroie de transmission. Si on ne le fait pas, les gens ne nous feront plus confiance", estime-t-il.