Les attaques de requins se sont multipliées ces derniers mois, alimentant une grande polémique au sein de la communauté scientifique et de la population. Les derniers incidents relevés se sont produits à quelques mètres seulement des zones de baignade. Ces faits divers à répétition expliquent la réaction vive des pouvoirs publics qui envisagent aujourd’hui un durcissement de la politique d’interdiction de baignade.
Selon le Président de l’Observatoire marin, entre quarante et soixante squales seraient observés dans les eaux réunionnaises chaque année. Cette fréquentation importante explique la fréquence des attaques. D’autres facteurs entrent également en ligne de compte, comme l’indique Mickaël Rard. Interrogé ce jeudi matin, le scientifique rappelait que 60% des attaques se produisent après 16 heures.
Cela signifie donc que le risque est permanent. Les adeptes de sports de glisse ont coutume de pratiquer leur passion au niveau des passes. Roches Noires, les Aigrettes, Trois-Bassins : tous ces lieux ont en commun d’être quotidiennement fréquentés par des surfeurs et bodyboarders. Ces sites sont pourtant les plus exposés car les eaux y sont troubles la plupart du temps. Les conditions - eau trouble et forte houle - sont particulièrement propices aux attaques de requins.
Au fil des ans, les règles de sécurité n’ont pas changé. 24 heures après de fortes précipitations, le risque pour un rider d’être surpris par un requin est multiplié. Les usagers sont par conséquent invités à ne pas s’aventurer au-delà des zones de baignade et respecter le drapeau rouge s’il est hissé. Ces mesures de précaution sans cesse martelées auprès du public semblent cependant ne pas trouver de véritable écho, au regard des incidents enregistrés ces derniers mois.
Face à cette situation qui stagne, les membres de la communauté scientifique ainsi que les représentants des pouvoirs publics se concerteront une nouvelle fois pour trouver des solutions. A l’inverse des précédents débats, l’idée d’une politique plus répressive est aujourd’hui évoquée. Jusqu’ici, les surfeurs et bodyboarders qui ignoraient les interdictions de baignade ne faisaient l’objet d’aucune verbalisation. Etant donné que les comportements des usagers peinent à évoluer, les élus se disent aujourd’hui prêts à durcir la politique d’interdiction de baignade. Aucune mesure n’a encore été annoncée. Les différentes instances se réuniront à l ’occasion d’une table ronde pour décider des prochaines actions à mener.
Un arrêté municipal a été signé. Il interdit la baignade sur les plages allant de Boucan Canot aux Roches Noires. Cette mesure est effective jusqu’à nouvel ordre.