Le procès des deux gendarmes impliqués dans l’affaire "Niktamère" qui a défrayé la chronique le 27 mai dernier s’est déroulé cet après midi au tribunal correctionnel de Saint Denis. Poursuivis pour incitation à la haine raciale, le commandant de la brigade de Bras-Panon et un militaire du peloton encourent une peine d’un an d’emprisonnement, assortie d’une amende de 45 000 euros.
Le Procureur a finalement requis une amende de 1000 euros, la décision a été mise en délibéré au 19 juillet prochain.
Soutenus par une vingtaine de leurs collègues, les deux gendarmes de la brigade de Bras Panon doivent répondre de leurs actes face à la justice ce mardi 5 juillet. Autre présence remarquée au coeur du Palais de justice de Champ-Fleuri : celle des associations qui luttent au quotidien contre le racisme.
Les deux représentants des forces de l’ordre doivent aujourd’hui expliquer comment un portrait robot discriminant des jeunes d’origine maghrébine a pu être placardé sur le tableau de service de la caserne de Bras Panon.
Agé de 41 ans, le gendarme impliqué dans cette affaire explique face au juge qu’il reçu le document par mail avant de l’imprimer. Le commandant de la brigade de Bras-Panon aurait ensuite pris la décision d’afficher ce portrait-robot sur le tableau de service de la caserne "pendant dix jours" précisément. Toutefois, le commandant affirme qu’il n’a pas lu ce document mais tout juste "survolé". Le Procureur a demandé une amende de 1000, estimant qu’il s’agit là non pas d’actes profondément racistes mais d’un racisme "ordinaire".
Révélée dans le Journal de l’Ile du 27 mai dernier, cette affaire portant sur les portraits des "Niktamère" a provoqué une véritable polémique sur le département et même en métropole où les faits ont été retranscrits par plusieurs médias. Les portraits racistes affichés sur un tableau de service installé au coeur de la gendarmerie de Bras-Panon ont nécessité l’ouverture de deux enquêtes : l’une au niveau administratif et l’autre sur le plan judiciaire.
Pour rappel : après avoir pris connaissance des faits, le premier représentant de l’Etat a immédiatement exigé que des sanctions disciplinaires soient prises dans les plus brefs délais. Parallèlement, la Gendarmerie Nationale n’a pas tardé à prendre des mesures suite à cette affaire : plusieurs mesures ont été prises suite à la diffusion de ces portraits-robots à caractère raciste. Le commandant de la brigade de Bras Panon a été suspendu de ses fonctions le jour même.