La Major Crimes Investigation Team (MCIT) - brigade anticriminelle mauricienne - a procédé à une enquête de voisinage sans parvenir à éclaircir les zones d’ombre qui persistent dans cette affaire. Après l’audition du mari de la victime lundi soir, une dizaine d’employés de l’hôtel Legends a également été interrogée. A ce jour, aucune interpellation n’a été réalisée.
Trois valets de l’établissement hôtelier, - les dernières personnes à avoir vu Michaela Harte en vie - , ont été longuement entendus par les limiers de la MCIT hier, sans réussir à faire avancer l’enquête.
Le premier constat du médecin légiste faisant état de blessures au cou, et le rapport d’autopsie attribuant le décès à une asphyxie par strangulation, confirment la thèse de l’assassinat avancée par les enquêteurs.
Les familles de la victime, des personnalités très connues en Irlande, demandent aujourd’hui des éclaircissements autour de ce drame. "Nous sommes perplexes et nous espérons que lumière sera faite, en peu de temps, dans cette affaire. La plus grande difficulté est de faire face à ce qui s’est passé. Un moment viendra où les gens voudront obtenir des réponses aux questions", a déclaré à BBC News un des proches de la victime.
L’examen des données informatiques de la serrure de la porte de la chambre 1025 où était hébergé le couple révèle que d’autres personnes munies de différentes clés magnétiques avaient fréquenté les lieux le jour du drame.
Selon le recoupement de la police, à 14h10, une carte d’un valet de chambre avait été utilisée pour avoir accès à la chambre. Ensuite, à 14h42, la porte de la chambre a été ouverte au moyen d’une carte réservée au personnel de supervision. Enfin à 14h44, c’est la carte du couple irlandais qui a été utilisée, probablement par Michaela Harte.
A en croire les premiers éléments de l’enquête, la jeune mariée a pu surprendre dans sa chambre un intrus qui l’a précédée de seulement deux minutes.
Le constat des policiers stipule qu’un tiroir était ouvert, tout comme la porte de l’armoire où se trouve le coffre-fort.
Lundi après-midi, juste avant le drame, les jeunes tourtereaux Michaella Harte, 28 ans, et John Mc Areavey, 30 ans, étaient allés se rafraîchir à la piscine avant de prendre leur déjeuner au restaurant. Mais peu de temps après le repas, la jeune femme serait retournée dans leur chambre pour récupérer des biscuits, et ne plus revenir. Ne voyant pas son épouse au bout de trente minutes, le footballeur Mc Areavey a décidé de la suivre. Mais il s’est heurté à la porte close. Il a frappé à la porte mais en vain. Il décide alors de demander une clé de substitution à la réception. C’est ainsi qu’il a découvert le corps sans vie de sa femme étendu dans la baignoire, selon ses témoignages. Lui, ainsi que des employés de l’hôtel ont tenté de réanimer la jeune mariée, mais sans succès. Un médecin qui s’est déplacé sur les lieux n’a pu que constater le décès de Michaella Harte. Sa dépouille a été emmenée à la morgue en attendant le rapatriement.
Ce drame a fait les " Une " de la presse britannique hier. Les autorités mauriciennes craignent aujourd’hui d’éventuelles répercussions sur l’industrie du tourisme locale.
Le ministre mauricien du Tourisme, Nando Bodha, à l’origine du concept " Maurice, destination Lune de miel ", a multiplié des interventions sur les radios et télévisions britanniques pour tenter de rassurer l’opinion quant à la sécurité des touristes à l’île Maurice.
Rappelons que Michaella Harte est la fille du célèbre footballeur Mickey Harte, aujourd’hui manager d’une équipe de première division en Irlande, tandis que son époux John Mc Areavey est le neveu d’un évêque influent dans le pays. De nombreuses éminentes personnalités irlandaises sont intervenues dans les médias pour faire part de leur indignation à la suite de ce meurtre.