Après avoir pris le contrôle des villes de l’Ouest de la Libye, les insurgés préparent aujourd’hui " une marche pour libérer Tripoli ", selon un dignitaire membre du comité révolutionnaire de la ville de Nalout.
Alors que Mouammar Kadhafi continue de s’accrocher à son siège, les insurgés, eux, ne lâchent pas prise. Au 14e jour de l’insurrection populaire, plusieurs villes de l’ouest de la Libye sont déjà tombées " aux mains du peuple ", entre autres, Tobrouk, Benghazi, al-Rhibat, Kabaw, Jado, Rogban, Zentan, Yefren, Kekla, Gherien, Hawamed...
Toutefois, la situation reste confuse pour les villes proches ou entourant Tripoli. Dans la capitale libyenne justement, aucun contestataire n’ose bouger le petit doigt, malgré les appels à manifester sur Internet ou par SMS.
"Certains jeunes veulent organiser une manifestation (...) mais nous sommes contre, parce que s’il y a d’autres manifestations, Kadhafi continuera de nous tuer", confie l’un des leaders du mouvement anti-régime. Dans les rues, seules les troupes d’élite du colonel Kadhafi continuent de circuler à bord de 4X4, selon différents médias internationaux.
Pour le dirigeant libyen, il n’y pas lieu de s’alarmer, son pays est " complètement calme ". "Il n’y a pas d’incidents en ce moment. Il n’y a rien d’inhabituel. Il n’y a pas de troubles", déclare Kadhafi dans une interview diffusée par la chaîne de télévision serbe Pink TV. "Des gens ont été tués par des bandes terroristes qui appartiennent sans aucun doute à al-Qaïda", poursuit-il, réfutant la répression meurtrière reprochée à son régime.
Un point de vue que soutient son fils Seif El Islam. Dans un entretien télévisé à l’ABC News, ce dernier dénonce la " mauvaise communication " dont fait l’objet le gouvernement de Mouammar Kadhafi. " Il y a un grand fossé entre la réalité et les comptes-rendus des journalistes ", estime-t-il. Avant d’ajouter : " Tout le Sud de la Libye est calme. L’Ouest est calme. Le Centre est calme. Et même une partie de l’Est".
Dimanche 27 février dans la ville de Zaouiah, à 60 km à l’ouest de Tripoli, les autorités qui organisaient un voyage de presse pour justifier les propos du Guide libyen ont eu la mauvaise surprise d’être accueillis par des milliers de manifestants qui scandaient des slogans hostiles au pouvoir tels "à bas le régime, nous voulons la liberté".
Sur le plan politique, l’opposition s’organise depuis peu pour préparer l’après-Kadhafi. Un "Conseil national indépendant" a été mis sur pied à Benghazi, au sein duquel sont représentées les forces politiques du pays sous le contrôle des insurgés.