Il y a vingt ans jour pour jour, le quartier du Chaudron à Saint Denis s’enflammait. La samedi 23 février 1991, tout a commencé au Barachois où des centaines de manifestants s’étaient réunis pour dénoncer l’interdiction de télé Freedom qui émettait illégalement depuis cinq ans. Ce rassemblement a mis le feu aux poudres et vingt ans plus tard, ces évènements restent gravés dans les mémoires.
Comme souvent, tout a débuté au Barachois il y a 20 ans : des centaines de manifestants se sont rassemblés pour protester contre l’interdiction de Télé Freedom, après 5 ans d’émission illégale. La manifestation est alors interdit, des galets fusent... C’est le début de plusieurs semaines de troubles sociaux, comme la Réunion n’en avait jamais connu.
Le lendemain de ces premiers affrontements - dimanche 24 février 1991 -, les émetteurs de Télé Freedoom sont saisis. De nouvelles manifestations éclatent, les rassemblements se multiplient et les incidents également. Cette fois, des magasins de Saint Denis sont incendiés et le soir même, c’est le supermarché Score au Chaudron qui est entièrement saccagé, pillé et partiellement brûlé. Pendant plusieurs jours, de nombreux magasins seront ainsi dévalisés. Banques, concessions automobiles, magasins, voitures incendiées... Un véritable climat de guérilla urbaine règne dans le chef lieu. Des bandes de jeunes cagoulés affrontent les forces de l’ordre, des tirs de bombes lacrymogène raisonnent toutes les nuits...
Ces manifestations révèlent un profond malaise social et les incidents vont s’intensifier au fil des jours. Trois jours après la première manifestation orchestrée au Barachois, c’est le drame : toute la journée du lundi 25 février 1991, les incidents s’enchaînent. La magasin Monsieur Bricolage est incendié. Huit personnes dont cinq femmes sont restées prisonnières des flammes. Malgré la crainte d’autres victimes, le bilan de ce lundi noir est resté à 8 morts. La Réunion est sous le choc.
Jeune maire de Saint Denis, Gilbert Annette a tenté d’apaiser les esprits. Constatant les dégâts, le ministre des DOM-TOM n’a pas hésité à évoquer des événements organisés, tout en mettant en cause Télé Freedom. "Ces troubles ont pris une ampleur considérable".
Trois semaines après le début des troubles, le ministre Michel Rocard arrive sur le département le 17 mars. Une rencontre est organisée avec les jeunes du Chaudron et leur leader, à la mairie de Saint Denis. Malgré le retour au calme après trois semaines de tensions, tout n’est pas réglé. Vingt ans après ces événements, le malaise social reste présent à la Réunion.