Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi se sont rencontrés hier pour discuter du sort des immigrés tunisiens débarqués sur l’île italienne de Lampedusa. A l’issue du sommet franco-italien, Paris et Rome se disent favorables à des modifications du traité de Schengen.
"Dans des circonstances exceptionnelles, nous croyons tous les deux qu’il doit y avoir des modifications au traité de Schengen sur lesquelles nous avons décidé de travailler ensemble", a déclaré Silvio Berlusconi, lors d’une conférence de presse conjointe qui s’est déroulée à Rome à l’occasion du 29e sommet franco-italien. " C’est justement parce que nous croyons à Schengen, que nous voulons apporter des modifications à Schengen", a renchéri Nicolas Sarkozy, évoquant " la possibilité de rétablir temporairement le contrôle aux frontières intérieures " des États-membres de l’Union européenne.
Débordé par l’afflux massif de 20 000 migrants tunisiens sur l’île Lampedusa, le gouvernement italien avait décidé début avril la délivrance exceptionnelle des permis de séjour de six mois, valables dans l’ensemble de l’espace Schengen. Une mesure qui n’est cependant pas du goût de la France. Dimanche 19 avril, l’Etat français a décidé d’interrompre temporairement la circulation ferroviaire entre Vintimille (Italie) et Nice (France) pour empêcher l’entrée d’un train transportant des centaines de migrants tunisiens. Certes, la décision française a reçu l’approbation de Bruxelles, mais elle a été vivement contestée par l’Italie.