Rien ne va plus entre la Chine et le Japon depuis la collision entre un chalutier chinois et des gardes-côtes japonais au large des îles Senkaku-Diaoyu en Mer de Chine orientale le 7 septembre dernier. Le Premier Ministre chinois exclut alors toute rencontre avec son homologue japonais à New York durant l’Assemblée générale annuelle de l’ONU.
Pékin a annoncé dimanche la suspension de tous les contacts officiels de haut niveau avec le Japon après que Tokyo ait prolongé de 10 jours la détention du capitaine du chalutier chinois. Le 7 septembre dernier, un bateau de pêche chinois est entré en collision avec deux patrouilleurs des gardes-côtes japonais au large des îles contestées appelées Senkaku en japonais et Diaoyu en chinois. Les deux pays se disputent ces îles inhabitées qui se trouvent dans une zone riche en hydrocarbures et qui baignent dans des eaux poissonneuses. Le capitaine du chalutier, Zhan Qixiong, est accusé par les autorités nippones d’avoir délibérément percuté les navires japonais. Tokyo avait déjà libéré les autres membres de l’équipage le 13 septembre mais Pékin exige toujours la libération immédiate du capitaine en convoquant notamment à 5 reprises l’ambassadeur japonais.
"Cette affaire a d’ores et déjà gravement affecté les relations sino-japonaises. Nous espérons que les Japonais vont regarder la situation en face et libérer dès que possible et sans condition le capitaine du chalutier ", a déclaré Jiang Yu, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’un point de presse. Ainsi, cette dernière a jugé inappropriée une rencontre entre les deux Premiers ministres Wen Jiabao et Naoto Kan actuellement présents à New York. "A l’évidence, l’atmosphère n’est pas propice à une telle rencontre", confirme-t-elle. Par ailleurs, Jiang Yu a déconseillé aux Etats-Unis de se mêler des questions territoriales en mer de Chine sous peine de compliquer la situation.
Par ailleurs, des manifestations antijaponaises ont eu lieu ce weekend en Chine notamment aux abords de l’ambassade à Pékin et du consulat à Shangaï. Avec des pancartes hostiles au Japon, les manifestants ont fait référence à l’invasion japonaise de la Mandchourie en 1931. Le ressentiment des chinois à l’encontre du Japon est directement lié à l’histoire quand des japonais ont tué, violé et massacré des chinois lors de cette invasion. Ainsi, Tokyo lance un appel à Pékin pour ne pas encourager l’extrême nationalisme dans le pays. "Nous voulons utiliser tous les canaux possibles pour éviter que ce problème ne s’envenime", assure Yoshito Sengoku, porte-parole du gouvernement japonais.