Suite à l’éboulis survenu au milieu de la nuit du jeudi 16 au vendredi 17 septembre dans le lit de la rivière du mât, le flux naturel de l’eau est bloqué, ce qui présente un danger à ne pas négliger. Pour des raisons de sécurité, il est demandé à la population de ne pas fréquenter le secteur du lit de la rivière, que ce soit pour circuler ou se baigner. Un arrêté préfectoral a été pris à ce sujet. Selon les dernières estimations du BRGM, 10 000 m3 de terre et de roches se seraient détachés de la falaise, tombant directement dans la rivière.
Pour les habitants de l’Ilet, la nuit aura été chargée en émotions. Un bruit ahurissant a été entendu et selon les témoignages recueillis sur place, "les maisons ont tremblé".
Dès 7 heures ce matin, la sous-préfecture de Saint Benoît a pris contact avec les mairies de Saint André, Salazie et Bras Panon afin que les municipalités assurent le déploiement de leur Police Municipale sur le site sinistré pour informer la population. Les services de la Gendarmerie et de la Police nationale ont pareillement été contactés afin de patrouiller aux abords de la rivière du Mât.
Autre précaution prise par la sous-préfecture de Saint Benoît : l’anticipation du braconnage. En effet, le niveau de la rivière ayant baissé, les braconniers sont susceptibles de se rendre sur place pour s’adonner à de la pêche illégale d’anguilles, par exemple. La brigade nature de l’Océan Indien arpente donc les rives, prête à verbaliser en cas d’infraction.
Ce matin, la peur est toujours palpable pour les habitants. Selon les ingénieurs du BRGM sur place, au moins 10 000 m3 de terre et de roches stoppent le flux naturel de la rivière. Les hommes de DDE (Direction Départementale de l’Equipement) et du BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) estiment que ce barrage artificiel a provoqué "une retenue d’eau atteignant un niveau de près de 10 mètres". Le risque est bien présent puisque si ce barrage naturel explose, l’eau se déversera directement dans la rivière provoquant une vague particulièrement importante. D’où la nécessité de la l’arrêté préfectoral pris ce matin afin d’interdire la circulation et la baignade dans cette rivière. Toutefois, le directeur général du BRGM Jean-Louis Nedellec souligne que le "risque est extrêmement faible vis à vis des maisons".