Sur le plateau du journal télévisé d’Antenne Réunion, Kilian Jornet évoque la beauté du parcours du Grand Raid et l’encouragement des supporters. Avant de commencer la saison de ski, il a vécu un souvenir inoubliable : "le Grand Raid est passé tout en haut des courses que j’ai faites". C’est sûr, il reviendra, l’année prochaine ou "pourquoi pas pour la 20ème édition", en 2012. Revivez en images et à l’écrit l’interview de Kilian Jornet.
Comment vous sentez-vous après cette course ?
Beaucoup mieux qu’hier, la fatigue est passée. Ce matin, j’ai pu profiter des plages de la Réunion pour récupérer. Donc les jambes commencent à récupérer.
Comment avez-vous vécu cette course ?
C’est vraiment une course magique, incroyable au niveau des paysages. On voit des endroits qui sont incroyables, le volcan en éruption, on a eu la chance de le voir. Et puis les forêts, Mafate, ce sont vraiment des endroits très intenses au niveau naturel. Mais il y a aussi l’intensité de la course par rapport au public. Avec tous les gens qui sont venus, on a vu que l’île vit avec le Grand Raid. Tous les gens nous encouragent pour nous pousser à arriver plus loin.
Les encouragements vous ont vraiment porté ?
Oui, biensûr. Sans tous les supporters, tous les gens sur le parcours, ça aurait été impossible de franchir la ligne. C’est eux qui motivent à arriver aux points de passage. Et puis finalement, c’est grâce à tous les gens sur le parcours que tu veux faire ta course. Le meilleur de la course, ce n’est pas que les paysages, pas la difficulté, mais c’est de rencontrer tous ces gens.
Avez-vous aussi trouvé ce parcours difficile ?
Bien sûr, très très difficile. Je ne l’avais pas couru auparavant, mais par rapport aux autres courses que j’ai faites, c’est très difficile parce que du départ à l’arrivée, c’est un parcours très technique avec beaucoup de dénivelé. Jusqu’à 50 mètres de l’arrivée, t’es pas sûr de pouvoir terminer. Surtout lors des derniers 30 kilomètres, je pense qu’ils sont très techniques. Mais bon, finalement, nous on cherche aussi nos limites et les limites, c’est aller plus loin, donc c’est aussi ça qui nous motive, le parcours difficile.
Vous craigniez la chaleur pour ce Grand Raid, vous avez finalement pu la gérer ?
Oui, mes principaux handicaps étaient le fait de ne pas connaître le parcours et la chaleur. J’avais vraiment peur. En début d’année, j’ai eu des soucis dans une autre course. A partir de là, j’ai préparé de nouvelles méthodes comme boire plus et manger plutôt salé. Pendant la course, je crois que ça a plutôt bien marché, donc je n’ai pas eu de problème de jambes pendant toute la course.
Comment placez-vous le Grand Raid par rapport aux records que vous détenez comme la montée et la descente du Kilimandjaro, ou la course du GR20 en Corse ?
C’est une course qui est incroyable. Je trouve qu’au niveau parcours, c’est l’une des plus belles que j’ai faites. Vraiment, ça change beaucoup et il y a des paysages incroyables. Au niveau de l’ambiance, bien sûr c’est la meilleure. Au niveau personnel et sentimental, c’est, avec une autre course en Italie, celle qui m’a le plus touché. Donc, c’est sûr que le Grand Raid est passé tout en haut des courses que j’ai faites.
Vous verra-t-on l’année prochaine au départ au Cap Méchant ?
J’aimerais bien. Je ne sais pas si se sera l’année prochaine ou pourquoi pas pour la 20ème édition, mais dès que je peux je reviendrai ici parce que ce qu’on a vécu pendant la course, il faut le refaire et puis l’ambiance qu’il y a, il faut la sentir. Vraiment tu te crois dans un rêve pendant la semaine.
Vous quittez la Réunion. Qu’est-ce qui vous attend ensuite ?
Ensuite c’est la saison de ski. Je commence la Coupe du monde de ski en janvier, donc là c’est mettre les skis aux pieds, s’entraîner et on ira au glacier pour commencer à toucher la neige.