Les autorités locales et les organismes internationaux présents sur le terrain se sont préparés depuis une semaine. La dépression tropicale Tomas est entrée en Haïti ce vendredi, s’ajoutant au désarroi d’une population accablée par une épidémie de choléra, quelques mois après avoir subi l’un des plus importants séismes de la décennie.
Comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais toute seule, la tempête tropicale Tomas s’est renforcée pour redevenir un ouragan quelques heures avant de s’abattre sur Haïti. Trainant des vents de 120km/h agrémentés de pluies diluviennes, Tomas va passer près de la partie occidentale du pays a indiqué le Centre national américain des ouragans (NHC), basé à Miami en Floride. L’alerte rouge a ainsi été décrétée sur l’ensemble du territoire.
La situation est délicate sur le terrain d’autant plus que le pays compte encore plus d’un million de sans abri après le séisme du 12 janvier dernier. Si les autorités civiles se sont préparées à évacuer les réfugiés qui vivent dans des camps depuis la catastrophe, elles se heurtent à la résistance de certains qui sont réticents à l’idée de se déplacer. Ainsi, le Premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive a lancé un appel à la population lui demandant de se mettre à l’abri. "Mes sœurs et frères, quittez les zones à risque, je vous en supplie. Il est important de suivre les mots d’ordre" a-t-il lancé dans une intervention télévisée en compagnie de nombreux ministres du gouvernement.
Par ailleurs, les autorités et les associations humanitaires craignent que les fortes pluies qui accompagnent l’ouragan ne risquent de renforcer l’épidémie de choléra qui a déjà fait 450 morts dans le pays. La maladie se transmettant par la contamination des sources d’eau potables, le pays risque d’être confronté à une accélération de la propagation du choléra notamment dans les camps de réfugiés où les conditions sanitaires sont pour la plupart défaillantes. "La situation va s’aggraver davantage si vous n’observez pas les consignes d’hygiène", a indiqué le Ministre de la Santé publique Alex Larsen.
Le bout du tunnel est donc encore bien loin pour Haïti qui peine à se relever du terrible séisme qui s’est abattu sur le pays au début de l’année, faisant près de 300 000 morts.