Six mois après le bronze mondial, Youna Dufournet a décroché la médaille d’argent européenne au saut de cheval à Birmingham, et aurait pu ajouter le bronze aux barres si elle n’avait pas été pénalisée par un coup de main involontaire de l’entraîneur français.
BIRMINGHAM (AFP) - Six mois après le bronze mondial, Youna Dufournet a décroché la médaille d’argent européenne au saut de cheval à Birmingham, et aurait pu ajouter le bronze aux barres si elle n’avait pas été pénalisée par un coup de main involontaire de l’entraîneur français.
A 16 ans, la demoiselle d’Avoine ajoute ainsi une ligne à son palmarès, deux ans après son sacre chez les juniors.
Elle est même passée tout près de l’or, qui est revenu pour 12/1000e de point à la Russe Ekaterina Kurbatova, une rivale que la Française avait devancée aux Championnats du monde en octobre à Londres.
"Sur mon deuxième saut, j’ai fait un rebond à la réception, qui je pense m’empêche de décrocher l’or aujourd’hui. Je suis aussi partie avec une moins bonne note de départ que la Russe", a estimé la nouvelle leader de l’équipe de France.
"Je suis contente d’avoir battu Ariella Kaeslin, qui était la championne d’Europe en titre. A l’avenir, cela va se jouer entre Kurbatova et moi", a prévenu Youna Dufournet.
Médaille autour du cou, souriante, un sourire qu’elle avait perdu après des qualifications chaotiques jeudi, la gymnaste ne semblait pas affectée, simplement "un peu déçue" d’en avoir pas une autre breloque aux barres.
Sur sa seule performance, elle avait pourtant été créditée du troisième score. Mais elle a écopé d’une pénalité d’un demi de point pour une faute d’Eric Demay, l’entraîneur de l’équipe de France, ce qui l’a fait rétrograder à la sixième place de la finale.
A la parade alors que la jeune gymnaste réalisait un périlleux "Def" (un lâcher de barre par renversement arrière avec une vrille et demie), l’entraîneur l’a touchée de son bras, par "pur réflexe".
"A aucun moment, je ne pensais qu’elle attrapait la barre. Je fais une boulette, voilà ! Youna, elle, n’a aucun reproche à se faire. Je suis assez triste comme cela", a souligné l’entraîneur, qui s’est excusé.
A sa décharge, tous deux n’ont pas souvent répété ensemble ce lâcher, puisque l’athlète s’entraîne à Avoine avec son entraîneur Marc Chirilenko, qui la suit depuis ses débuts, et ne rejoint l’équipe de France que pour les stages.
"On va savourer l’argent aujourd’hui mais on va rester sur une petite amertume avec les barres asymétriques", a déclaré Marc Chirilenko.
"Perdre une médaille européenne parce que son entraîneur n’est pas là sous la barre et que l’entraîneur présent la touche alors qu’il n’y a pas besoin d’être là, cela fait un peu mal au coeur", a-t-il ajouté en déplorant les "choix stratégiques" de la fédération dont son athlète a fait les frais.
Marine Brevet, l’autre finaliste française, n’avait guère d’espoir de podium au sol (6e). Championne du monde en titre, la Britannique Elisabeth Tweddle y a fait un festival, et comblé le public en restant la reine européenne au sol et aux barres.
Avec une seule médaille, l’équipe de France féminine (4e samedi du concours par équipes) a connu un Euro "salé-sucré", selon le Directeur technique national Daniel Goury.
Au lendemain de son sacre par équipes, la Russie a converti ses huit places de finalistes par appareils en cinq médailles : une d’or, trois d’argent et une de bronze.