Douze personnes sont mortes après un double coup de grisou dans une mine en Sibérie où les autorités espéraient reprendre dimanche soir les opérations de secours pour tenter de sauver 83 mineurs et secouristes, prisonniers de la galerie.
MOSCOU (AFP) - Douze personnes sont mortes après un double coup de grisou dans une mine en Sibérie où les autorités espéraient reprendre dimanche soir les opérations de secours pour tenter de sauver 83 mineurs et secouristes, prisonniers de la galerie.
"Il est clair que la situation dans la mine Raspadskaïa est difficile, très difficile. Je dirais même tragique", a déclaré le Premier ministre Vladimir Poutine, lors d’une réunion à Moscou de la cellule de crise formée à la suite du drame, selon des images de la télévision russe.
En raison du danger de nouvelles explosions régnant dans les galeries de la mine accidentée, les opérations de secours étaient interrompues dimanche.
"Nous sommes prêts à descendre dans les galeries dès que la concentration du méthane baisse. Nous espérons que cela va se passer vers 24HOO locales" (17HOO GMT), a déclaré Sergueï Charov, chef adjoint des secouristes cité par l’agence Ria Novosti.
Selon lui, les secouristes tentaient d’aérer la mine, le système de ventilation étant endommagé par les explosions avant de reprendre les opérations.
Plus de 550 sauveteurs et 125 véhicules participent aux opérations de secours, selon le ministère des Situations d’urgence.
Selon un nouveau bilan provisoire donné par le ministre russe des Situations d’urgence, douze personnes sont mortes, 71 blessées et 83 disparues dont 19 secouristes.
Le comité d’enquête du parquet russe a indiqué qu’une enquête criminelle avait été ouverte pour "violation des règles de sécurité".
Les accidents mortels dans les mines de Russie, comme ailleurs en ex-URSS, sont assez courants, en raison de la vétusté des infrastructures et des violations des règles de sécurité.
Anxieux, les proches des mineurs affluaient dimanche vers les bureaux de la direction de la mine dans la ville de Mejdouretchensk, où était affichée la liste des disparus, a constaté un photographe de l’AFP.
Certains pleuraient, d’autres passaient des coups de téléphone.
Un premier coup de grisou a eu lieu samedi à 23H54 locale (16H54 GMT) dans cette mine située dans la région de Kemerovo, dans le bassin minier du Kouzbass, alors que plus de 300 mineurs s’y trouvaient.
Des sauveteurs ont immédiatement été envoyés dans la galerie mais un groupe d’entre eux a été piégé sous terre lorsqu’une deuxième explosion de méthane a retenti dimanche vers 04H00 locale (samedi 21H00 GMT).
Le dernier contact avec les secouristes a été enregistré trente minutes avant cette explosion.
Selon des images de la chaîne NTV, la deuxième explosion était tellement puissante que des infrastructures situées en surface ont été détruites, notamment le système de ventilation de la mine.
Le président russe Dmitri Medvedev a chargé son Premier ministre Vladimir Poutine de former une commission gouvernementale pour surmonter les conséquences du drame, a indiqué la porte-parole du président Natalia Timakova.
La mine de Raspadskaïa est l’une des plus importantes de Russie. Elle fournit du charbon à coke aux usines métallurgiques de Russie, d’Ukraine, d’Europe de l’Est et d’Asie.
La mine, inaugurée en 1973, appartient à 40% au groupe Evraz, qui est contrôlé par le milliardaire russe Roman Abramovitch.
L’industrie minière du Kouzbass, dans le sud-ouest de la Sibérie, souffre d’un financement insuffisant depuis l’effondrement de l’URSS et a connu de nombreux accidents ces dernières années.
Le drame s’est produit quelques heures avant les célébrations à Moscou du 65e anniversaire de la victoire sur les nazis, marquées par un imposant défilé militaire sur la place Rouge avec des soldats de l’Otan, en présence de plusieurs dirigeants étrangers.