Les partis de droite et centristes sont bien placés pour former une coalition à l’issue des législatives tchèques, bien que les sociaux-démocrates soient arrivés en tête avec 22,08% des voix, selon les résultats définitifs communiqués samedi à Prague par l’office des statistiques.
PRAGUE (AFP) - Les partis de droite et centristes sont bien placés pour former une coalition à l’issue des législatives tchèques, bien que les sociaux-démocrates soient arrivés en tête avec 22,08% des voix, selon les résultats définitifs communiqués samedi à Prague par l’office des statistiques.
Le parti social-démocrate (CSSD) a devancé le parti de droite ODS (20,22%) mais cette légère avance n’est pas suffisante pour la formation d’une éventuelle coalition de gauche avec les communistes (KSCM).
CSSD et KSCM ne disposent ensemble que de 82 sièges au sein de la chambre basse, contre 118 sièges pour l’ODS, le parti de droite TOP09 et la formation centriste Affaires publiques (VV), selon un décompte de l’agence de presse CTK.
Confronté à ce résultat, le chef du CSSD Jiri Paroubek, Premier ministre en 2005-2006, a annoncé qu’il allait démissionner de son poste dans les sept à dix jours à venir.
"Le parti a besoin d’un nouveau départ", a-t-il souligné en précisant que le CSSD serait prochainement dirigé par son actuel premier vice-président, l’ex-ministre des Finances Bohuslav Sobotka.
En tant que dirigeant du parti ayant obtenu le plus grand nombre de voix, M. Sobotka pourrait être prochainement chargé par le président Vaclav Klaus d’une première tentative de former un gouvernement, bien que les chances de succès soient minces.
M. Sobotka s’est lui dit "très sceptique" quant à ses possibilités de former un cabinet avec la participation des sociaux-démocrates. "Surtout parce que TOP09 et VV ont refusé une coopération avec le CSSD", a-t-il précisé.
Une deuxième tentative pilotée par le leader de l’ODS Petr Necas pourrait suivre, estime-t-on dans les milieux politiques à Prague.
M. Paroubek, 57 ans, à qui une partie de la presse et certains analystes prêtent un goût pour le populisme et la confrontation, et une approche pragmatique face au KSCM, seul parti communiste non-réformé d’Europe centrale, a aussi admis que le pays s’acheminait vers une coalition entre les centristes et la droite.
"Les gens ont choisi la direction dans laquelle la République tchèque avancera, et cette direction est différente de celle que le CSSD leur proposait", a-t-il déclaré.
M. Necas s’est de son côté félicité de la "forte chance de former une coalition de responsabilité budgétaire", qui s’offrira désormais.
"Ce serait une bonne nouvelle pour la République tchèque et ses citoyens", a estimé M. Necas, ex-ministre du Travail et des Affaires sociales, qui prônait pendant la campagne la nécessité d’assainir radicalement les finances publiques pour que le pays évite un "scénario grec".
Selon lui, les électeurs ont fait clairement savoir qu’ils souhaitaient éviter un endettement supplémentaire du pays. "Cela devrait être la tâche clé du futur gouvernement", a-t-il souligné.
M. Necas a estimé que la démission de M. Paroubek pourrait conduire à un "apaisement du style de confrontation" sur la scène politique tchèque.
Les législatives ont complètement redessiné la carte politique de ce pays post-communiste d’Europe centrale, membre de l’UE depuis 2004.
"C’est une révolte civique qui s’est déroulée par le biais des bulletins de vote", a déclaré le politologue Michal Klima à la télévision publique CT.
La République tchèque est dirigée depuis douze mois par un gouvernement provisoire mené par l’ex-chef de l’Office des statistiques Jan Fischer, composé de ministres sans étiquette.
Ce gouvernement a remplacé l’équipe centre/droite du libéral Mirek Topolanek (ODS), renversé en mars 2009 à la suite d’une motion de censure déposée par le CSSD, en pleine présidence tchèque de l’Union européenne.