A la Réunion, l’inquiétude grandit pour les patrons de TPE (Très Petites Entreprises - de moins de dix salariés) suite à l’annonce du président de la République portant sur la fin de l’exonération des charges sociales après le 30 juin 2010.
Nicolas Sarkozy a annoncé lundi 11 mai que "l’exonération des charges sociales pour les embauches dans les entreprises de moins de dix salariés ne serait pas reconduite après le 30 juin". Faisant le point sur la politique de l’emploi du gouvernement avec les partenaires sociaux, le chef de l’Etat a indiqué en revanche que des dispositifs de soutien à l’embauche pourraient être mis en oeuvre pour des "publics spécifiques", à commencer par les seniors. Suite à cette annonce Mohammad Cadjee - vice président de la Fédaction (Fédération Départementale des Associations d’Artisans de Commerçants et de Travailleurs Indépendants de la Réunion ) - ne cache pas ses inquiétudes. Selon lui, "cette mesure est encore nécessaire car l’heure n’est pas encore à la reprise économique à la Réunion".
Selon l’Elysée, "le nombre de demandes d’embauches au titre de cette mesure introduite début 2009 a atteint le million début avril, pour un coût total qui approche les 800 millions d’euros pour le budget de l’Etat".
"Je crois qu’elle a bien rempli son office au plus fort de la crise et qu’avec l’amorce de la reprise depuis le 4e trimestre 2009, elle est moins nécessaire", a déclaré Nicolas Sarkozy. Sur ce point, Mohammad Cadjee ne partage pas cette opinion et il estime que les conséquences de la fin de l’exonération des charges salariales entraînera forcément "une hausse du chômage à la Réunion".
En revanche, Nicolas Sarkozy s’est prononcé pour le prolongement jusqu’à la fin de l’année des aides en faveur de la formation des jeunes en alternance.
Dans les rues de Saint André, les commerçants interrogés estiment que la situation pourrait devenir catastrophique pour les TPE si la mesure est appliquée. A titre d’exemple, Shiva Mouraman - responsable administratif et comptable de la bijouterie Mouraman - estime qu’il pourrait être amené à licencier du personnel si l’annonce du président de la République se concrétise.