Sur les 19 personnes décédées sur les routes réunionnaises cette année, quatre étaient des piétons. En 2009, sur les douze mois écoulés, quatre piétons avaient perdu la vie, percutés par des voitures. Sur la quatre-voies, la durée de vie d’un piéton n’excède pas 15 secondes.
"La quatre-voies n’est pas faite pour la circulation des piétons". Alexandre Sangla, délégué au permis de conduire à la DDE, est formel.
Les deux accidents tragiques survenus cette semaine ne peuvent que confirmer le bien-fondé de ces propos. Samedi soir, une femme de cinquante ans est décédée après avoir été écrasée par une voiture sur la quatre-voies de Sainte-Marie. Jeudi soir, un piéton perdait la vie, percuté par un automobiliste.
Alexandre Sangla tient à rappeler la dangerosité des quatre-voies : "Sur ce type de routes, on roule vite. A 100 km/h, il faut 100 mètres pour s’arrêter. La nuit, les phares n’éclairent qu’à 30 mètres de distance".
Le professionnel de la route souligne : "Les piétons ont souvent tendance à penser que s’ils voient les voitures, la réciproque est vraie pour les automobilistes. Or, ce n’est pas forcément vrai".
Les piétons et les cyclistes, vulnérables, n’ont pas leur place sur les quatre-voies. Ces routes sont réservées à des véhicules rapides. Si un piéton est dans l’obligation d’y circuler il doit respecter certaines règles de sécurité : marcher derrière la barrière de sécurité et porter un gilet réfléchissant.
L’éducation à la circulation est primordiale pour éviter les accidents. Un permis piéton permet d’éduquer les jeunes enfants aux règles et aux réalités de la route. Cette mesure s’adresse aux classes de primaire et s’inscrit dans le cadre de l’attestation de première éducation à la route (APER).
Serge Bideau, sous-préfet de Saint-Benoît délégué à la sécurité routière, rappelle que des passages souterrains existent pour traverser les quatre-voies. Il ne comprend donc pas la présence de piétons sur ces routes. L’homme rappelle : "Les radars ne règleront pas le problème des accidents avec des piétons".
D’autant que 11 radars existent déjà dans l’île. Ces appareils sont situés dans les endroits accidentogènes, où des personnes ont perdu la vie. Quatre nouveaux radars devraient bientôt être installés : deux sur la quatre-voies dans le sens Saint-Denis/Sainte-Suzanne, à la Ravine des Chèvres et à la Ravine Carpentier.
Deux autres radars seront placés sur la RN1, dans la zone de Pierrefonds, et sur la RN3, entre Saint-Pierre et Le Tampon.