La traque lancée par la police contre un commando issu du grand banditisme, responsable d’une fusillade meurtrière jeudi dans le Val-de-Marne, a débouché lundi soir sur la mise en examen pour assassinat d’un suspect et l’identification de deux complices.
PARIS (AFP) - La traque lancée par la police contre un commando issu du grand banditisme, responsable d’une fusillade meurtrière jeudi dans le Val-de-Marne, a débouché lundi soir sur la mise en examen pour assassinat d’un suspect et l’identification de deux complices.
Malek Khider a été mis en examen, notamment pour "assassinat de personne dépositaire de l’autorité publique" et "tentatives d’assassinat" et placé en détention provisoire, a-t-on appris de source judiciaire.
Cet homme de 42 ans - fiché au grand banditisme et déjà condamné pour vol à main armée, séquestration et violences entre 1988 et 1998 - a avoué faire partie du groupe de malfaiteurs à l’origine de la fusillade qui a coûté la vie à une policière municipale.
Mais tout au long de sa garde à vue commencée jeudi soir, ce "bandit à l’ancienne" a nié avoir lui-même ouvert le feu et a refusé de livrer les noms de ses complices. M. Khider avait été interpellé à Champigny-sur-Marne en possession d’un sac contenant une kalachnikov, un chargeur et un gilet pare-balles.
Quelque 120 hommes de la brigade criminelle de la police judiciaire (PJ) et de "l’antigang" (Brigade de recherche et d’intervention, BRI) sont mobilisés depuis qu’a éclaté cette fusillade hors du commun en France.
Les enquêteurs ont pu effectuer des rapprochements, des surveillances et des recoupements qui "se sont avérés décisifs", ont expliqué des sources policières.
Deux autres personnes ont été identifiées grâce à des empreintes digitales, traces ADN et des images de vidéosurveillance prises par les caméras de l’autoroute A4, où s’est déroulée en partie la fusillade.
Le scénario a pu être reconstitué.
Selon la police, cela "aurait pu virer au carnage" en raison de la détermination de malfaiteurs "professionnels issus du grand banditisme" et qui préparaient sans doute un braquage de grande ampleur, comme une attaque de fourgon ou de banque.
Jeudi, entre 09H30 et 10H30, un gang lourdement armé circulant sur l’A4 avait tiré au fusil-mitrailleur sur des automobilistes et des policiers lancés à ses trousses. Les malfrats étaient à bord d’un utilitaire Renault qui avait été repéré à Créteil et qu’une patrouille de police voulait contrôler.
A la sortie de l’A4 à Villiers-sur-Marne, des policiers municipaux ont été pris pour cible, après que les malfaiteurs eurent provoqué un accident, volé deux voitures et incendié leur véhicule.
Atteinte par trois balles, la policière municipale Aurélie Fouquet, 26 ans, a succombé à ses blessures.
Cinq autres personnes ont été blessées, parmi lesquelles une automobiliste grièvement touchée au poumon.
"Je vous garantis que les membres de ce commando seront inéluctablement arrêtés", a affirmé dimanche le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux.
Déterminés, les policiers restent prudents pour la suite de l’enquête, conscients d’être confrontés à des "professionnels (...) prêts à tout". L’un d’eux au moins aurait été blessé.
Parallèlement, M. Hortefeux a annoncé avoir signé un décret permettant aux communes le souhaitant de doter leur police municipale de Taser, pistolets à impulsion électrique.
Leur utilisation par les policiers municipaux avait été suspendue en septembre, le Conseil d’Etat jugeant qu’elle n’était pas suffisamment encadrée juridiquement.
Les policiers municipaux de Villiers-sur-Marne sont déjà équipés d’armes à feu et les syndicats de ces agents ont mal accueilli le décret de M. Hortefeux, qui doit les rencontrer jeudi.
Mercredi, Nicolas Sarkozy doit se rendre aux obsèques de la policière.