Un total de 79 containers de bois de rose a pu quitter le port de Toamasina pour être expédié vers l’extérieur, tandis que 12 autres sont bloqués pour cause d’irrégularité.
Le cargo transportant ces bois précieux, la Terra Bonna, a appareillé de Toamasina dimanche matin, a-t-on appris de source proche de ce dossier controversé.
Ces marchandises ont en effet été retenues au port de Toamasina depuis octobre 2009 après que les autorités malgaches aient mis la main sur un vaste réseau d’exportation clandestine de bois de rose à Vohémar (nord-est du pays).
Un navire de l’armateur CMA CGM, portant l’enseigne "LEA 85", transportant 91 conteneurs de bois de rose, avait quitté ce jour-là le port de Vohémar en défiant la recommandation des autorités locales qui dénonçaient l’exportation illégale.
Le jour-même, LEA 85 a été intercepté en pleine mer et arraisonné au port de Toamasina. Tandis que son chargement a été débarqué et bloqué. Plusieurs opérateurs suspects, principalement ceux issus de la région Sava (nord-est), ont ensuite été interpellés pour exportation illégale. Certains d’entre eux ont toutefois été relâchés après contrôle et vérification effectuées par le ministère de l’Environnement.
Les autorités malgaches estimaient à l’époque la valeur marchande de ce lot de 91 conteneurs de bois de rose saisis à environ 18 200 000 euros.
Huit mois après le coup de filet, le dossier a bougé. 79 containers de bois de rose sont maintenant restitués à leurs propriétaires et embarqués pour l’exportation. Quant aux 12 restants, ils ont été saisis puisque leurs papiers ne sont pas en règle. Ils feront prochainement l’objet de vente aux enchères sur le marché local. Le ministère de l’Environnement, ministère de tutelle, a indiqué qu’un appel d’offre par adjudication sera bientôt publié dans le Journal officiel.
La filière bois de rose constitue un marché juteux qui met en péril la réserve forestière de la Grande Ile. Les parcs nationaux sont régulièrement victimes de pillages, et ce, malgré le dispositif de contrôle mis en place par l’Etat. L’actuel régime parle aujourd’hui de renforcement des moyens de lutte par la multiplication des unités de surveillance mobiles « Task Force ». Des unités qui seront chargées de traquer des cargaisons illicites ainsi que les trafiquants.