Moins d’une semaine après les incidents de Grenoble et Saint-Aignan, le président Sarkozy annonce une guerre sans merci contre la criminalité.
Dans un communiqué diffusé hier à l’issue du Conseil des ministres, le Chef de l’Etat promet de sévir contre les hors-la-loi.
" Le gouvernement mène une lutte implacable contre la criminalité. C’est une véritable guerre que nous allons livrer aux trafiquants et aux délinquants. L’autorité de la loi doit être respectée sur l’ensemble du territoire national " prévient le communiqué de l’Elysée.
Le président de la République qualifie les violences survenues ces derniers jours à Grenoble - dans l’Isère - et à Saint-Aignan - dans le Loir-et-Cher – comme des " événements d’une extrême gravité " qu’il faut à tout prix éradiquer. Pour Nicolas Sarkozy, la sécurité devrait être la " priorité absolue " des préfets, sans quoi les sanctions tomberont comme un couperet.
Le préfet de l’Isère, Albert Dupuy, en a fait l’expérience ce mercredi. Il a été limogé suite aux incidents qui ont secoué la semaine dernière le quartier de Villeneuve, à Grenoble. Des habitants en proie à des excès de violences ont brûlé des voitures et tiré sur les forces de l’ordre.
Le préfet Albert Dupuy a été remplacé par l’ancien directeur de la sécurité publique de Paris, Éric Le Douaron. Ce policier de métier sera installé dans ses nouvelles fonctions le 30 juillet prochain par le président Sarkozy lui-même.
Dans son communiqué, le chef de l’État tente aussi de comprendre les causes des incidents de Saint-Aignan où des gens du voyage ont attaqué une gendarmerie. Ces violences " soulignent les problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms ",affirme le président de la République.
Des mesures répressives sont toutefois prévues contre les gens du voyage en situation illégale.Un grand nettoyage de tous les campements en situation irrégulière est actuellement à l’étude. Un projet qui suscite du côté de la Ligue des droits de l’homme de vives protestations. Elle s’insurge actuellement contre ce qu’elle considère une " stigmatisation ". Ces gens du voyage sont " les boucs émissaires des carences de l’État ", fustige la Ligue.
" Plus de dix ans après l’adoption d’une loi imposant aux communes la mise en place d’aires d’accueil et de stationnement pour les gens du voyage, à peine la moitié des sites prévus sont aujourd’hui opérationnels ", déplore la Ligue des droits de l’homme.