Les autorités françaises étaient pessimistes quant à son sort. Elles avaient malheureusement raison de l’être. Dimanche soir, l’otage français Michel Germaneau a été déclaré mort par ses ravisseurs. Le chef d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) a en effet annoncé dans un enregistrement sonore diffusé sur la chaîne Al-Jazira avoir exécuté l’ingénieur à la retraite, âgé de 78 ans, enlevé trois mois auparavant au Niger.
Les ravisseurs de Michel Germaneau avaient diffusé le 13 mai une photo où il paraissait très fatigué ainsi qu’un appel à l’aide de l’otage au président français Nicolas Sarkozy. Le 12 juillet ce dernier faisait d’ailleurs part de sa « brûlante inquiétude » au sujet du vieil homme investi dans l’action humanitaire et souffrant de problèmes cardiaques.
Exécuté « pour venger nos six frères tués »
Las, Michel Germaneau serait mort le samedi 26 juillet, soit deux jours avant l’ultimatum initial envoyé par l’Aqmi à Paris le 11 juillet. En échange de l’otage, le groupe islamiste exigeait la libération de plusieurs de ses membres détenus dans des pays voisins. Le Quai d’Orsay expliquait toutefois cet après-midi n’avoir reçu « aucune revendication précise » malgré les efforts des autorités pour établir un dialogue avec l’organisation.
Pour le moment l’Elysée assure n’avoir reçu aucune confirmation de l’exécution de l’otage. Le président a toutefois décidé de convoquer lundi un conseil restreint de défense et de sécurité.
Le chef de l’Aqmi, Abou Moussab Abdel Wadoud, explique de son côté avoir mis fin aux jours de l’otage « pour venger (ses) six frères tués dans la lâche opération de la France ». Il fait ainsi très probablement référence au raid mené jeudi dernier par la Mauritanie en territoire malien auquel la France avait participé. Un appui technique et humain (entre 20 et 30 soldats) qui s’était révélé inutile, puisque Michel Germaneau n’était pas détenu dans le camp pris pour cible par la Mauritanie.
Deux espagnols toujours aux mains de l’Aqmi
Le ministère de la Défense avouait d’ailleurs samedi avoir espéré que l’otage se trouverait dans ce camp. Les autorités françaises s’étaient révélées décontenancées la veille après que l’échec de cette récupération avait filtré dans la presse espagnole vendredi. Bien que l’otage n’ait pas été retrouvé, l’attaque du camp avait réussi, et un premier bilan faisant état de six morts chez les djihadistes expliquerait les propos tenus par le chef de l’Aqmi (le bilan final étant de 7 morts).
La cellule qui détenait Michel Germaneau est dirigée par Abdelhamid Abou Zeid, décrit comme « violent et brutal ». Il avait déjà exécuté, l’an dernier, un otage britannique, Edwin Dyer, après six mois de détention. Londres avait refusé de céder aux exigences du groupe qui réclamait également des Britanniques qu’ils œuvrent à la libération de plusieurs de ses membres prisonniers dans des pays du Sahel.
Deux prisonniers espagnols détenus depuis huit mois sont eux encore aux mains de l’Aqmi.
Source : Le Figaro