La Présidente du Conseil Général s’est exprimée hier sur le non renouvellement de sa carte à l’UMP. Loin d’admettre que le divorce est consommé entre elle et son parti dont elle dit pourtant que "le projet actuel ne correspond pas à l’idée" qu’elle se fait du développement de la Réunion, Nassimah Dindar martèle son attachement à sa famille politique et annonce au même moment qu’elle se battra pour défendre sa majorité lors des prochaines cantonales.
Alors qu’elle annonçait ne pas avoir renouvelé sa carte à l’UMP (édition du Journal de l’Ile d’hier), Nassimah Dindar entend bien faire campagne pour les élus socialistes, centristes et les membres du Parti Communiste Réunionnais qui l’entourent depuis trois ans maintenant et avec lesquels elle a selon ses propres mots "permis l’avancée de nombreux dossiers sociaux et économiques". A la question "Avez-vous tourné le dos à l’UMP ?", Nassimah Dindar persiste et signe : "Je ne compte pas m’encarter ailleurs, je garde mes convictions, je reste à droite".
Pour autant, la Présidente du Conseil Général fait comprendre que la confiance qu’elle portait dans son parti s’est effritée ces derniers mois : "Aujourd’hui, l’UMP a changé", explique-t-elle, avant d’oser avouer : "J’ai l’impression que la Réunion, les Outre-Mers ne sont plus une priorité". Ces propos et l’ardeur avec laquelle elle compte défendre sa majorité lors des prochaines cantonales mettent en lumière les dissensions au sein de la droite locale.
Sur le plateau d’Antenne Réunion, Nassimah Dindar a fait part hier soir de sa déception face à la suppression de la défiscalisation dans les territoires ultra-marins et de l’abandon d’un certain nombre de mesures visant notamment à faire de la Réunion, un territoire autonome du point de vue énergétique (Projet GERI). Pour l’élue de droite, "cela fait plusieurs années que l’UMP se referme sur elle". Elle note d’ailleurs que "les élus locaux ne sont pas en mesure de prendre la gouvernance" et regrette que "des émissaires venus de l’extérieur doivent assumer cette charge".
Pour ce qui est de ses liens avec Didier Robert, après l’affaire de la Sematra, la Présidente du Conseil Général semble ne pas vouloir attiser de nouvelles tensions : "Je ne veux pas créer une polémique d’opposition". Elle va même jusqu’à profiter de l’antenne pour appeler le Président de la Région Réunion à une plus grande cohésion, et confirme vouloir intégrer le syndicat mixte des transports, dès lors que la Région se sera équipée de ses 2000 bus.
Elue quoi qu’il arrive jusqu’en 2014, Nassimah Dindar entend porter sa majorité jusqu’à la victoire en mars prochain.