Le Comité de suivi de la lutte biologique contre la vigne marronne s’est réuni hier sous la présidence du Directeur de l’Agriculture et de la Forêt et du Directeur Régional de l’Environnement. Le 12 novembre 2009, le Comité avait pris connaissance des premiers résultats des études commanditées en juillet 2009 par la DIREN au CIRAD, à l’ONF et à la Chambre d’agriculture.
Lors de la séance du 29 décembre, le CIRAD a présenté ses avancées sur deux autres thèmes :
-la cartographie des zones envahies par la vigne marronne avant l’opération de lutte,
-la modélisation de la dynamique des populations de tenthrèdes.
Les résultats, non définitifs, mettent en évidence l’ampleur de l’invasion par la vigne marronne avant 2008 : sur les 8 communes cartographiées (de Bras-Panon à Petite- Ile) plus de 1800 ha de vigne marronne ont été répertoriés soit de 1 à 7% de la surface totale selon les communes. Saint-Benoît et Sainte-Rose (avec plus de 470 hectares) abritaient les plus grandes surfaces.
Ces premières évaluations seront complétées par des relevés de terrain en particulier pour les zones d’ombre (ravines) et les sous-bois.
Actuellement, on estime à environ 300 ha de vigne marronne éliminés, tandis que les tenthrèdes adultes sont devenues très peu nombreuses dans ces zones de forte mortalité de la plante.
La « modélisation » doit permettre d’estimer la vitesse et la direction de propagation des tenthrèdes, ainsi que l’évolution de leur densité. Elle se base à la fois sur le suivi en temps réel de leur dispersion et sur l’étude des facteurs agissant sur leur présence, leur propagation ou disparition.
Selon un premier modèle testé sur la commune de Saint-Benoît, les adultes avancent d’environ 80 mètres par jour maximum ; ils se font de plus en plus rares au fur et à mesure que les massifs de vigne marronne meurent.
Par ailleurs, dans la zone de présence de la tenthrède, des observations sont réalisées afin de caractériser finement le comportement de ces insectes. En particulier, les chercheurs notent la présence de larves ou d’adultes sur d’autres plantes proches des massifs de vigne marronne consommés par les tenthrèdes.
Des pontes et des larves jeunes et âgées ont été ainsi observées sur des fraisiers dans un jardin familial sur la commune de Saint-Benoît. Environ un plant sur 10 présentait des défoliations avec la présence de larves ou de pontes.
Cette observation a été faite mi décembre 2009 alors que les plants de fraisiers et des tenthrèdes adultes étaient présents depuis plusieurs mois dans ce jardin. Ce signalement semble correspondre à la disparition de la vigne marronne aux alentours du jardin et à une présence encore importante d’adultes. Un traitement phytosanitaire autorisé sur fraisier a permis d’éliminer les adultes et les larves.
Cette observation conduit à mettre en place un plan de surveillance des cultures de fraisiers en particulier lorsque des massifs de vigne marronne qui existaient alentour sont désormais fortement défoliés.
Le service de protection des végétaux de la DAF engage ce plan de surveillance avec l’appui de la Chambre d’Agriculture, de l’ARMEFLHOR et des organisations de producteurs.