Les Réunionnais comme les Métropolitains devraient voir leur facture d’électricité augmenter. Les tarifs doivent fluctuer le 15 août de 1,9% pour les particuliers. "Une hausse nécessaire" selon le gouvernement pour maintenir la compétitivité de l’électricité en France, Une augmentation bien loin de celle réclamée par les dirigeants d’EDF : 20% !
Edf Réunion confirme cet après-midi, une prochaine augmentation des prix :
« Toute évolution des tarifs nationaux est répercutée localement. Le mécanisme de péréquation tarifaire de solidarité nationale entraîne la répercution des tarifs régulés en Métropole ». Isabelle Athiane Pasquier et Patrick Aubry, cellule communication d’EDF, parlent d’une seule et même voix. Il faut s’attendre à une revalorisation des prix hors taxes du kw/h.
Ce prix hors taxe est ensuite réajusté localement en fonction de la fiscalité du Département.
Le gouvernement a saisi aujourd’hui la Commission de régulation de l’Energie (CRE) pour lui demander son avis sur des "projets d’arrêtés fixant les tarifs de vente de l’électricité pour une application à compter du 15 août", ont annoncé ensemble le ministère de l’Ecologie et de l’Energie et celui de l’Economie.
Ce sont les ministères de Jean-Louis Borloo et de Christine Lagarde qui fixent conjointement les tarifs de l’électricité, révisés traditionnellement pendant l’été.
La revalorisation prévue pour les particuliers est à peine inférieure à celle de 2% décidée en 2008. En 2007, elle avait été de 1,1%.
Pour les professionnels, la hausse sera en moyenne de 2,8%, en tenant compte des industriels bénéficiant du Tartam (Tarif Réglementé et Transitoire d’Ajustement au Marché), prolongé jusqu’en 2010, indique-t-on au ministère de l’Ecologie.
Au total, "les tarifs administrés de vente de l’électricité devraient évoluer de 2,3%".
Ce pourcentage est bien loin des 20% sur trois ans réclamés début juillet par le patron d’EDF, une demande qui avait déclenché un flot de protestations en contexte de crise.
Les arguments de Pierre Gadonneix se retrouvent néanmoins dans le discours du gouvernement, qui justifie la hausse des tarifs par le besoin "de maintenir la compétitivité de l’électricité consommée en France", dont les prix sont en moyenne "de 15% à 30% moins élevés que les prix européens".
Le gouvernement insiste donc sur le contexte actuel "de relance des investissements dans le système électrique", qu’il s’agisse des énergies renouvelables, du transport, de la distribution ou de la maintenance des centrales.
Mais "lorsqu’on fait des investissements, ce n’est pas aux consommateurs de les payer, plutôt aux actionnaires", a réagi Reine-Claude Mader, présidente de l’association de consommateurs CLCV.
Surtout, "nous aimerions savoir si les 1,9% sont justifiés par des investissements nécessaires pour la fourniture d’électricité en France ou si c’est nécessaire car de mauvais investissements ont été faits ailleurs", a-t-elle ajouté.
"Le mouvement tarifaire a été calculé au plus juste en tenant compte des réalités industrielles d’EDF, qui consent des efforts d’investissements sur le réseau français extrêmement importants", justifie-t-on au Ministère de l’Ecologie.
Le contrat de service public de cinq ans passé en 2005 entre l’Etat et EDF jusqu’en 2010 stipule que "l’évolution des tarifs de vente de l’électricité aux particuliers ne sera pas supérieure au taux de l’inflation". En juin, l’inflation a été négative (-0,5%).