Jeudi 11 mai 2023, neuf personnes ont comparu devant le tribunal correctionnel de Saint-Pierre pour leur implication présumée dans la séquestration et les violences infligées à un mineur le 10 juin 2020 à Saint-Pierre. Le jeune homme de 17 ans aurait été violemment agressé, aspergé d’essence, puis séquestré dans le coffre d’une voiture appartenant à l’un des accusés avant d’être atteint de balles de pistolet à billes dans le torse. Ces actes odieux ont été filmés et diffusés sur les réseaux sociaux, suscitant l’indignation.
L’affaire a débuté par un vol commis à l’encontre d’un des prévenus. Un téléphone portable et un portefeuille auraient été dérobés du véhicule de Laurent, l’un des accusés. Le vol, survenu le 7 juin 2020, a été immédiatement signalé à la gendarmerie de Saint-Louis. Laurent soupçonne rapidement Mickael, un mineur de 17 ans placé en famille d’accueil, d’être le coupable. Convaincu de prendre sa revanche, il le dénonce aux autorités. Mickael est alors convoqué et placé en garde à vue. Il admet avoir volé un téléphone après avoir aperçu une voiture avec la fenêtre ouverte, mais il exprime des regrets et reconnaît souffrir de problèmes de cleptomanie. Il est ensuite relâché.
Le lendemain du vol, en fin de journée, Laurent contraint Mickael à se rendre sur un parking à Saint-Pierre. Sur place, trois véhicules l’attendent et il est forcé d’en monter à bord. Il est ensuite conduit dans un bar de Bois d’Olives, où il est contraint de présenter ses excuses. Ensuite, les agresseurs l’amènent chez l’un d’entre eux. Mickael relate dans sa déposition : "J’ai été sorti de force du véhicule, frappé au visage et au niveau des côtes, aspergé d’essence... On a ensuite refermé le coffre en me laissant à l’intérieur, en me disant qu’ils allaient chercher des allumettes."
Les accusés le menacent alors de le tuer et de le jeter dans un parc à cochons. Il est ensuite transporté sur le parking de la Saphir à Saint-Pierre, où les agresseurs l’obligent à se déshabiller et lui tirent dessus avec un pistolet à air comprimé, touchant son thorax. Toute la scène est filmée puis diffusée sur les réseaux sociaux. Enfin, il est ramené chez lui, couvert de sang et les vêtements déchirés, tard dans la soirée.
Trois jours plus tard, Mickael, ayant subi des violences, porte plainte. Une enquête est alors ouverte pour faire la lumière sur cette affaire révoltante. Durant l’audience, la présidente du tribunal s’exclame : "Dix contre un mineur, vous trouvez ça normal ?"
Les prévenus, à la barre, expriment des regrets quant à leurs actes et invoquent la fatigue comme une des raisons de leur comportement. Le procès s’est poursuivi jusqu’à tard dans la nuit, avec de nombreux témoignages et éléments de preuve présentés. La décision finale du tribunal sera rendue en délibéré et annoncée le 22 juin prochain.
Fanny Dard