Ce mercredi 17 mai comparaissait Brice* pour violences sur concubin en récidive.
Il est 14 heures lorsque Brice, 37 ans, se présente à la barre du tribunal après avoir fait un malaise.
Brice est au chômage, il est père d’un enfant avec qui il n’entretient pas de contact. Il consomme régulièrement de l’alcool et du zamal.
Il entretient une relation depuis près de 18 mois avec Céline*, une mère de famille travailleuse de nature enthousiaste.
Les deux protagonistes se connaissent depuis le collège et vivent ensemble avec la petite fille de cette dernière, le bail est sur le nom de Madame.
Hélas, l’amour de jeunesse a vite viré au drame : il ne serait pas rare que les deux personnages s’alcoolisent et se droguent régulièrement et se tapent l’un sur l’autre.
Les violences sont récurrentes, à peu près une fois par mois minimum. Le 13 mai dernier, Céline porte plainte auprès des forces de l’ordre pour des violences qu’elle aurait subies venant de Brice : Selon les faits, elle a demandé de l’aide à une personne pour monter le fauteuil qu’elle venait d’acheter car son compagnon Brice n’est pas quelqu’un de manuel.
Le trentenaire vert de jalousie suite aux actions de sa concubine, décide de l’insulter dans la rue et lui passe à tabac arrivé à leur domicile : s’ensuit alors une rouée de coups : coup de pied, coup de poing, gifle et même étranglement. “ J’ai toujours caché cette situation à mon entourage. J’ai vu ma vie défiler à ce moment-là, lorsqu’il m’a étranglé… J’ai décidé de porter plainte parce que j’ai pensé à ma petite fille qui aurait pu devenir orpheline, je ne veux plus de ça. Moi je travaille chaque jour et lui se réveille à midi.” explique Céline.
Elle aurait par la suite mordu son conjoint pour pouvoir s’enfuir et l’aurait enfermée sur le balcon.
L’homme qui présente 7 condamnations sur son casier judiciaire (faits de vol et violences conjugales) s’exprime à la barre : “Oui je reconnais les violences mais j’en subis aussi, ce jour-là j’ai bu du rhum et du vin blanc mais elle consomme tout aussi bien que moi. Elle me fait souvent dormir sur le balcon dehors comme un animal… Elle dit que je suis jaloux mais c’est aux soûlards de devant la boutique qu’elle demande de l’aide. Je lui ai dit : “T’es une femme tu ne dois pas aller boire dans les bars, tu prends ton truc et tu rentres à la maison !” Moi, maintenant, je veux rester chez ma mère et c’est tout. Elle a insulté ma famille handicapée et j’ai vrillé. ”
“Pourquoi restez-vous ensemble ?” lance la cour.
Le couple répond : “Il y a des sentiments, c’est sûr. A chaque fois on veut arrêter car on se fait trop de mal, c’est une relation toxique… Mais à chaque fois qu’on se revoit pour manger ou pour boire un verre, ça repart…”
L’homme écope de 6 mois d’emprisonnement assorti d’une interdiction de contacter la victime pendant 2 ans. Il devra également verser 400 euros à Céline pour préjudice moral.
Les prénoms ont été changés pour des raisons d’anonymats
Esther Louise
