Le cyclone Batsirai s’éloigne définitivement sur l’île, mais son passage mercredi et jeudi derniers n’a pas été sans conséquences. Les foyers et les rues ont subi des dégâts, mais les principaux impactés sont les agriculteurs. Beaucoup de plantations ont été détruites par les rafales et les pluies. Les agriculteurs se voient donc obligés de recommencer à zéro, pour beaucoup. La seule solution pour les soulager : la reconnaissance de calamité agricole par l’État.
Cette première semaine du mois de février a été marquée par le passage du cyclone Batsirai. Le milieu agricole a particulièrement été touché, dans les quatre coins de l’île.
À la Petite-Île, monsieur Fontaine indique avoir perdu 90% de la production sur ses 2 hectares de bananes à cause des rafales. Serge Horeau, le maire de la commune, informe qu’il existe un dispositif d’aide à la replantation, mais aussi un dispositif pour aider les éleveurs à racheter du fourrage.
À la Plaine des Cafres, dans le secteur de Notre Dame de la Paix, le toit de l’exploitation de Loïc Biget s’est complètement envolé et l’éleveur se retrouve complètement isolé.
Du côté de Sainte-Anne, Loïc Boyer, producteur de melons, de concombres et de bananes est dévasté. "À l’approche du cyclone, j’ai dû enlever les bâches de mes serres pour pouvoir protéger ma structure. Aujourd’hui, je me retrouve avec des cultures perdues, et donc un manque de revenu et de chiffres d’affaires pour pouvoir faire tenir l’exploitation dans les mois à venir", déplore-t-il.
Plusieurs jours de travail seront nécessaires pour ces agriculteurs afin de remettre leur exploitation en état pour pouvoir recommencer les plantations.
Cyrille Melchior, président du Conseil départemental, est entré en contact avec le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, ainsi que les conseillers du président, Emmanuel Macron, afin de discuter de la situation à La Réunion suite au passage du cyclone Batsirai. Cyrille Melchior a demandé la reconnaissance de calamité agricole et de catastrophe naturelle. "Nous avons besoin de cette reconnaissance pour engager rapidement les aides en faveur du monde agricole. Le département dispose d’un régime d’aide, mais pour l’activer, il nous faut cette reconnaissance", explique-t-il. Le président du Département indique travailler en collaboration avec la préfecture, la DAAF (direction des affaires agricoles) et la chambre de l’agriculture afin que l’état de calamité agricole soit rapidement reconnu, soit avant la fin du mois de février.
Dans le cadre de la procédure calamité agricole, le préfet a déjà nommé une commission d’enquête, une évaluation des différentes cultures est prévue la semaine prochaine par les équipes de la Chambre d’Agriculture, la FDSEA et les services de l’État. Dans un premier temps, ces dernières sont allées à la rencontre des agriculteurs afin de constater les dégâts dans les exploitations, mais aussi afin d’informer, accompagner aux mieux les professionnels dans les démarches à suivre pour obtenir des indemnisations.