Une augmentation de prix du carburant qui pourrait aller jusqu’à 10 centimes d’euros par litre au 1er novembre, c’est la menace qui pèse sur La Réunion. Pourquoi une telle hausse ?
Une forte hausse du prix des carburants à craindre à La Réunion, même si la situation est mondiale. En cause, la flambée des prix du pétrole.
La demande mondiale est forte, et nous sommes dans un contexte de reprise économique après les périodes de confinement un peu partout sur la planète.
Dans le même temps, l’offre reste faible, mais cela repose sur une décision politique des pays producteurs de pétrole (L’Opep : Organisation des pays exportateurs de pétrole).
Ces pays ont intérêt à produire peu pour faire augmenter les prix et gagner de l’argent. Le prix du baril a atteint les 85 dollars ces derniers jours. C’est le chiffre le plus haut depuis trois ans. À titre de comparaison, ce même baril coûtait moins de 20 dollars en avril 2020, au moment du premier confinement.
C’est tout l’enjeu des discussions entre les acteurs économiques et les acteurs institutionnels, mais ce n’est une tâche facile ; les leviers d’action sont limités.
Sur les cours et les coûts du pétrole, le préfet ou la présidente de Région ne peuvent pas faire grand-chose, car il s’agit de décisions stratégiques qui se prennent à l’échelle des États.
Là où les acteurs locaux ont une marge de manœuvre, c’est sur la fiscalité, les taxes, qui relèvent de la Région.
L’autre levier, ce sont les marges des différents acteurs de la chaîne. Sur ces marges, c’est le préfet qui a la main. À La Réunion, contrairement à la Métropole, les prix ne sont pas libres et sont fixés par le représentant de l’État.
Prix des carburants : une hausse d’environ 10 cts à craindre au 1er novembre
Quand les prix augmentent brutalement, c’est que les acteurs estiment qu’ils sont arrivés au bout de leurs efforts.
Du côté de la Région, la taxe sur les carburants a été gelée pour 3 ans depuis la crise des Gilets jaunes. Ce gel doit donc prendre fin, incessamment sous peu. Reste à savoir comment la nouvelle majorité se positionne.
Du côté de la Préfecture, il y a eu encore une grande réunion mercredi, mais elle n’a pas abouti.
Toucher aux marges des importateurs, des stations-service, c’est toucher à des accords qui sont conclus de longue date.
C’est tout un système qu’il faudrait remettre en cause. Même dans une économie réglementée, le préfet ne fait pas ce qu’il veut. Il y a des équilibres et parfois des intérêts à préserver, quitte à voir les prix augmenter.