Les logements sociaux sont omniprésents sur notre île, selon les chiffres officiels, 23% des ménages réunionnais habitent dans un logement social. Aujourd’hui leur construction peine à atteindre les objectifs fixés.
La crise liée au coronavirus a fortement impacté le secteur du BTP sur notre île. Durant les derniers mois la plupart des chantiers ont dû être arrêtés. "Nous pensons que nous avons 3 mois de retard aujourd’hui, et que l’on pourra en rattraper un, donc nous avons deux mois de retard, ce qui fait beaucoup. Les maîtres d’ouvrages sociaux ont perdu beaucoup d’argent, comme les entreprises", explique Jacques Durand, directeur général de la SIDR et président de l’Armos (Association Régionale des bailleurs sociaux).
Fixé successivement par deux plans logement Outre-mer depuis 2015, l’objectif est de construire ou réhabiliter 5 000 logements par an. Un chiffre jamais atteint, en 2018 ce sont 2133 habitations qui ont été livrés, soit moins de 50% de la cible. Les constructions de logements sociaux prennent ainsi du retard, tandis que les demandes continuent d’affluer. Aujourd’hui, 22 000 nouvelles premières demandes sont en souffrance. Elles s’ajoutent aux demandes des ménages déjà dans un logement social et qui souhaitent en changer. Au total, les bailleurs doivent faire face à 32 300 demandes.
La reprise des chantiers se fait dans le respect des nouvelles règles sanitaires en vigueur, notamment la mise en place d’un marquage au sol, et d’un circuit, l’usage de gel hydroalcoolique et le respect des gestes barrières. Indispensables, leur construction est vitale pour la population comme pour les bailleurs sociaux qui investissent pour relancer l’économie.
Avec les retards de travaux dû à la crise sanitaire, bailleurs et professionnels du BTP s’activent pour livrer les logements. L’ensemble des bailleurs sociaux s’engage de débourser 1 millard 200 mille euros de travaux d’entretien, réhabilitation ou encore de construction entre juin 2020 et décembre 2021.
"La relance c’est aujourd’hui, c’est dans les mois qui viennent. Dans les mois qui viennent 1053 logements vont sortir de terre, ce qui est considérable, on double les productions par rapport à l’année précédente, en terme d’amélioration du parc, nous accelérons. Ces deux axes politiques représentent un investissement de 250 millions d’euros par an et sur 5ans, c’est 1,3 milliard d’euros qui vont être investis dans le secteur du BTP", conclut Gilles Tardy, directeur général de la SHLMR.
Au total, selon l’Insee, 169 000 nouveaux logements devront être construit d’ici 2035 pour répondre à la demande.
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