Les familles des patientes intentent des poursuites contre des sages-femmes, les accusant de la mort de leurs proches. Chaque année, une dizaine de ces professionnelles de la santé risquent une peine d’emprisonnement.
"Une dizaine de plaintes est déposée auprès de l’Ordre des sages-femmes chaque année. Au mois de février de cette année, deux membres de notre corps ont été poursuivis en justice par des familles de femmes décédées pendant l’accouchement. C’est généralement le motif des plaintes contre les sages-femmes", explique la présidente de l’Ordre des sages-femmes, Oméga Ranorolala, dans des propos rapportés notamment par L’Express de Madagascar, en marge de la Journée Internationale des Sages-Femmes le 5 mai. Toutes les deux ont été libérées.
Oméga Ranorolala affirme qu’aucune de ses collègues n’est actuellement détenue pour des erreurs professionnelles. Elle soutient que les sages-femmes ne sont pas automatiquement tenues responsables des décès maternels. Elles doivent respecter des normes de prestation de soins, comme tous les professionnels de santé, et ne sont pas jugées sur les résultats. "Nous faisons tout notre possible pour sauver les mères et leurs enfants pendant l’accouchement. Nous sommes également tenues de respecter le code de déontologie, donc nous n’avons pas le droit à l’erreur", ajoute-t-elle.
Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Madagascar a enregistré 408 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2021. Bien que ces chiffres aient diminué par rapport à il y a trois décennies, ils demeurent élevés. L’OMS souligne que de nombreuses femmes décèdent des complications survenant pendant et après la grossesse ainsi que lors de l’accouchement. Ces situations sont souvent évitables et peuvent être prises en charge avec des traitements appropriés.
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