Amnesty International pointe du doigt les autorités mexicaines qu’elle accuse de faire subir des abus sexuels aux femmes arrêtées pour extorquer des aveux dans un rapport. Madeleine Penman, l’auteure du rapport, parle d’une "découverte effrayante".
Selon le rapport d’Amnesty International publié aujourd’hui, les forces de sécurité mexicaines font subir des abus sexuels aux femmes arrêtées, et ce régulièrement. L’ONG relate le cas de 100 femmes jetées en prison au Mexique. Selon leurs témoignages, elles ont toutes subi des formes de harcèlement sexuel ou de pressions psychologiques pendant leur arrestation et leur interrogatoire.
Selon toujours Amnesty International, sur ces 100 femmes, 72 affirment avoir subi des agressions sexuelles pendant leur arrestation par la police mexicaine, et 33 affirment avoir été violées. "Quand on parle de violence contre les femmes, la méthode préférée de l’État mexicain est la violence sexuelle. Ça a été une découverte effrayante", commente Madeleine Penman, l’auteure du rapport.
"Ce que décrivent ces femmes donne un aperçu choquant de la prévalence de la torture contre les femmes au Mexique", estime Erika Guevara-Rosas, directrice pour les Amériques d’Amnesty International. Selon elle, "la violence sexuelle utilisée comme forme de torture semble s’être banalisée durant les interrogatoires".
La grande majorité de ces femmes a été accusée d’infractions en liaison avec le crime organisé ou les stupéfiants. "Beaucoup d’entre elles viennent de familles pauvres, ce qui les rend moins susceptibles de pouvoir s’offrir une défense digne de ce nom", souligne Amnesty International.
Parmi les cas présentés figure celui de Monica, 26 ans, mère de quatre enfants, "qui a été violée par six policiers, a reçu des décharges électriques sur les parties génitales, a été asphyxiée à l’aide d’un sac en plastique et a eu la tête plongée dans un seau d’eau" à Coahuila dans le nord du Mexique en 2013. Selon Amnesty International, les forces de l’ordre l’ont ensuite obligée à regarder son frère et son mari être torturés. Sur le trajet vers le parquet général, son mari a succombé dans ses bras des suites des actes de torture qu’il avait subis. Cette femme aurait ensuite été obligée de signer des aveux selon lesquels elle appartenait à un cartel de drogue, ajoute le document.