Après une rencontre avec le ministre des outre-mer Victorin Lurel, lundi matin, les parlementaires mahorais ont assuré ce mardi à travers un communiqué que le visa Balladur est maintenu.
Ce visa instauré en 1995 ne sera pas supprimé. Il « ne peut qu’être maintenu pour les ressortissants de l’Union des Comores dans les circonstances actuelles », confirme un communiqué publié sur le site du ministère des Outre-mer, une information relayée ce mardi par les parlementaires mahorais.
Hier matin, les sénateurs Thani Mohamed Soilihi et Abdourahamane Soilihi, le député Ibrahim Aboubacar et le président du Conseil général, Daniel Zaïdani, ainsi que le préfet de Mayotte, Thomas Degos, ont été reçus par le ministre Victorin Lurel. Les discussions auxquelles avait aussi assisté le Conseiller d’Etat Alain Christnacht - chargé d’évaluer les règles applicables à l’entrée et le séjour des étrangers à Mayotte- portaient notamment sur les propositions concernant l’immigration irrégulière dans ce 101è département.
"Plusieurs points ont été abordés mais afin de dissiper tous malentendus sur les rumeurs autour d’une hypothétique suppression du visa Balladur, les élus de Mayotte, entendent rassurer communément la population du jeune Département qu’aucun projet de suppression du dispositif n’a été envisagé et n’est envisageable à ce jour, et que le gouvernement garde toute la vigilance sur ce sujet", ont assuré les élus mahorais à l’issue de la rencontre, relate Mayotte Hebdo.
Le ministère précise de son côté que des assouplissements des modalités de la délivrance de ce visa seront toutefois étudiées. Elles concerneront certaines catégories de demandeurs évoquant des motifs sanitaires ou d’affaires, indique-t-on.
Concernant le cas des demandeurs d’asile ainsi que les personnes en situation irrégulière à Mayotte, Alain Christnacht préconise une meilleure prise en charge sociale, « spécialement pour les mineurs ». Ce qui a été entérinée au cours de cette rencontre.
Pour ce qui est de la rétention administrative, les conditions seront « plus dignes », promet-on. « La capacité de l’actuel centre de rétention sera limitée à 100 places, contre 140 aujourd’hui, et ce avant fin décembre 2012 », fait savoir le ministère.
Les dispositifs permettant aux mineurs isolés de regagner le foyer familial ont aussi été discutés, de même que la résorption de l’habitat précaire dans les zones à risques.
Le ministère insiste enfin sur la lutte contre le travail clandestin à Mayotte, conformément aux orientations nationales fixées par le Premier ministre. Considérée comme la principale cause d’immigration irrégulière dans le département, cette initiative devrait constituer une priorité estime la mission dépêchée à Mayotte précédemment.
Hier lundi, plusieurs associations mahoraises dont les Femmes leaders, la fédération des taximen, le Stim et la Défense des intérêts légitimes des Mahorais (Oudaïlia haki za wamaoré) ont tenu un grand rassemblement. Une centaine de personnes sont venues répondre à leur appel pour clamer haut et fort que « que la ligne rouge a été franchie à Mayotte », concernant l’insécurité et le maintien du visa Balladur.
Les manifestants sont convaincus que la hausse de la délinquance à Mayotte est fortement liée à l’immigration clandestine. Raison pour laquelle ils ont demandé des mesures plus fermes concernant ce point et supprimer le dispositif de 1995 ne fera qu’empirer la situation.