Le report du 4è sommet des chefs d’Etats de la Commission de l’Océan Indien a suscité de vives réactions à Moroni. Certains y voient une faiblesse du président Ikililou Dhoinine.
Par solidarité avec la France dont une cinquantaine de citoyens ont péri dans le crash de l’avion d’Air Algérie, survenu la nuit du mercredi 23 juillet au Mali, les cinq pays membres ont entériné le report du 4è sommet des chefs d’Etat de la COI, sur proposition du président comorien. Ce dernier a d’ailleurs proposé une date, la troisième semaine du mois d’août.
Cette décision aurait été prise après l’annonce du président François Hollande de reporter son voyage : "Je resterai donc ici à Paris tout le temps nécessaire. J’ai décidé de reporter le déplacement que je devais effectuer à La Réunion, à Mayotte et aux Comores". Selon les médias locaux, cette mesure reste assez confuse car il s’agit d’un report de son déplacement à l’Océan Indien mais pas d’un report du sommet de la COI.
Malgré cette ambigüité, les Comores attendent toujours la tenue de ce 4è sommet. A Moroni, beaucoup de comoriens critiquent cette décision du président Dhoinine. Ils y voient en effet un geste de faiblesse, rapporte RFI. Pourtant, la venue du chef d’Etat français aux Comores est très attendue. Il faut dire que la situation de l’île française de Mayotte suscite encore de nombreux débats.
D’ailleurs, les revendications populaires ne changent pas aux Comores : réintégration de Mayotte dans l’Union, suppression des visas entre les pays membres de la Commission de l’Océan Indien. Dans les rues, des messages engagés sont directement adressés au président, à travers des banderoles : "Pertes humaines au large de Mayotte, quelle solidarité de la COI au peuple comorien ?". Une autre banderole disait : "Non a l’expulsion brutale de mineurs comoriens de Mayotte".
Certains dossiers qui attendent François Hollande dans la zone sont épineux : l’Union des Comores revendique toujours Mayotte, département français depuis 2011. Autre conflit de souveraineté avec Madagascar concernant les îles Eparses du canal du Mozambique.