La crise alimentaire menace 13 millions de personnes à Madagascar où l’invasion acridienne est presque généralisée. La FAO multiplie les appels d’urgence.
« Une invasion généralisée de criquets fait peser une grave menace de crise alimentaire (sur Madagascar) », annonce en gros titre sur son site l’organisation des nations Unies sur l’alimentation et l’agriculture, la FAO qui appelle à une vaste mobilisation d’urgence avant que les dégâts ne s’intensifient.
D’ici septembre,
les criquets auront infesté les deux tiers de la Grande île, menaçant sérieusement la sécurité alimentaire et les moyens d’existence des 60 % de la population malgache, soit quelque 13 millions d’habitants, prévient la FAO. 9 millions d’entre eux dépendent pourtant entièrement de l’agriculture pour se nourrir et vivre, rajoute l’organisation.
A ce rythme, la filière rizicole du pays pourrait subir une perte de 630 000 tonnes, correspondant à 25% de la demande locale. A l’issue d’une récente mission d’évaluation de
l’impact de l’invasion acridienne en cours, l’organisation onusienne a déjà évalué les pertes de riz et de maïs à 40 et 70 % dans certaines régions de Madagascar, atteignant les 100 % sur certaines parcelles.
Si d’ici juillet, les 22 millions de dollars (près de 17 millions d’€), nécessaires à l’enclenchement d’une opération d’envergure, ne sont pas réunis, les dégâts seront inestimables. « Les populations acridiennes non détectées ou non maîtrisées continueront à se reproduire et à former davantage d’essaims. L’invasion durerait ainsi plusieurs années, rendant les opérations de lutte plus longues et plus onéreuses et compromettant gravement la sécurité alimentaire, la nutrition et les moyens de subsistance », souligne encore la FAO qui déplore une nette insuffisance des fonds alloués.
Ce mois en cours est donc déterminant pour l’île entière. La FAO multiplie ses appels afin que les techniciens puissent s’attaquer au fond du problème, une opération qui ne pourra commencer que lorsque le fonds nécessaire sera réuni.