François Hollande, Angela Merkel et les présidents russe et ukrainien tentaient, la nuit dernière, d’aboutir à un accord à Minsk, en Biélorussie.
Un accord de cessez-le feu dans le sud-est de l’Ukraine semblait à portée de main, hier soir, rapporte Le Figaro. Il est susceptible d’entrer en vigueur rapidement. Le résultat de la rencontre de Minsk, en Biélorussie, est encore fragile, l’enjeu est de mettre fin à l’escalade de violence.
Le processus de retrait des armes lourdes de chaque côté de la ligne de front, discuté en septembre dernier, ne s’était jamais concrétisé lors des précédentes négociations. Il pourrait cette fois débuter très rapidement, à condition qu’une dynamique s’enclenche sur le terrain.
Ce résultat peut paraître peu significatif, mais lorsque les quatre chefs d’État sont arrivés, en début de soirée, dans le palais de l’Indépendance, la partie était loin d’être gagnée. Arrivés dans la même voiture, François Hollande et Angela Merkel se sont efforcés de concilier les deux frères ennemis de l’Europe orientale.
Petro Porochenko est arrivé le premier à Minsk, Vladimir Poutine, le dernier. Tous deux se sont serrés la main sans chaleur, tandis que la photo de groupe avait pris l’allure d’une corvée. Quelques heures auparavant, le président ukrainien avait menacé de "casser la gueule" militairement à son adversaire russe si aucun accord ne devait être trouvé à Minsk.
Sur le terrain, les combats continuaient à faire rage : 19 soldats ukrainiens ont été tués près de Debaltseve, tandis qu’un obus mortel s’est abattu sur une station d’autobus dans le fief séparatiste de Donetsk.
Les négociateurs semblaient prêts à délimiter la ligne de front à partir de laquelle les deux parties sont censées retirer les canons de plus de 100 millimètres de diamètre. Cette ligne devait rester identique à celle héritée du rapport de forces constaté au lendemain de la signature du mémorandum de Minsk, le 19 septembre dernier.
Les gains militaires obtenus sur le terrain par les séparatistes depuis cette date ont été effacés dans la journée de mardi, a déclaré Petro Porochenko, et ceci au lendemain d’une offensive lancée par les forces loyalistes à l’ouest de Marioupol, près de la mer d’Azov, et autour de Debaltseve.
"Il faut se mettre d’accord sur un calendrier, discuter de l’ordre des séquences ultérieures pour établir les conditions du cessez-le-feu", expliquait une source diplomatique occidentale. Signe encourageant, selon cette même source, les séparatistes pourraient accepter l’organisation d’élections locales dans le Donbass, mais dont la mise en œuvre reste à déterminer.