A l’issue du conseil des ministres, ce mercredi 16 avril, le premier ministre Manuel Valls a détaillé les mesures relatives au Pacte de responsabilité et de solidarité, qui prévoit 50 milliards d’économies en 3 ans.
A sa sortie du conseil des ministres, ce mercredi 16 avril à l’Elysée, le premier ministre
Manuel Valls a livré devant la presse nationale plus de détails concernant le Pacte de responsabilité et de solidarité, qui préconise une baisse des charges des entreprises afin d’encourager les créations d’emploi.
Ce dispositif qui prévoit 50 milliards d’
économies sur les dépenses publiques entre 2015 et 2017
sera présenté en Conseil des ministres le 23 avril, p
uis soumis au vote de l’Assemblée nationale le 30 du même mois. Trois principaux objectifs ont d’ores et déjà été fixés dans les trois ans à venir, comme annoncé il y a quatre mois par le président de la République François Hollande.
"Le premier, c’est la mise en œuvre du pacte de responsabilité et de solidarité. Pour parler simplement, c’est le moyen de mettre en mouvement notre économie : de baisser le coût du travail, de redonner du souffle à nos entreprises, nos PME-PMI, à nos TPE, à nos entrepreneurs, à nos artisans, à nos commerçants. Dans le même temps, nous devons aussi simplifier leurs démarches administratives(…) En somme, nous devons redonner à notre tissu économique la capacité de mieux affronter la concurrence, pour développer davantage ses activités et se remettre à recruter. Sans qu’il soit besoin de remettre en cause nos règles sociales et notamment le SMIC", explique le nouveau locataire de Matignon.
"Le deuxième objectif c’est de redonner du pouvoir d’achat aux salariés. C’est aussi cela relancer notre économie et être plus juste. Dès le mois de juin, nous prendrons une mesure en faveur des contribuables les plus modestes. Le 1er janvier prochain les cotisations salariales seront allégées autour du SMIC, comme je l’ai annoncé la semaine dernière", poursuit-il.
Avant d’ajouter : "Le troisième objectif, c’est la réduction de notre déficit public. Car, là aussi, je dois la vérité aux Français. Nos dépenses publiques représentent 57% de la richesse nationale. Nous ne pouvons pas vivre au-dessus de nos moyens. Et nous devons casser cette logique de la dette qui, progressivement, sournoisement, est en train de nous lier les mains. La dette, je le rappelle, était de 50% du PIB en 2002, de 65 % en 2007 et de 90% à la fin du mandat de Nicolas SARKOZY. Nous devons retrouver notre souveraineté".
Le premier ministre a également réitéré que la France tiendra ses engagements en matière de déficits publics. "La France, je l’ai dit, tiendra ses engagements". En ce qui concerne le plan d’économies qui sera réalisé de 2015 à 2017, Manuel Valls assure que l’effort sera réparti équitablement et "l’Etat y prendra toute sa part, avec 18 milliards d’euros d’économies", tout comme les collectivités territoriales qui seront elles aussi appelées à contribuer. Pour y parvenir, un seul mot d’ordre : "réduire davantage le train de vie de l’Etat".
Dans la foulée, le chef du gouvernement a souligné que le point d’indice des fonctionnaires restera gelé. Parallèlement, "les effectifs des ministères, hors Education nationale, Sécurité et Justice continueront de diminuer. Ces diminutions s’accompagneront toutefois de redéploiements afin de préserver nos services publics".
"Nous allons rationaliser les agences de l’Etat", insiste Manuel Valls, soulignant qu’à l’exception de Pôle emploi et des universités, le dégraissage des effectifs est aussi prévu. "La priorité donnée à la jeunesse fait que nous maintiendrons les créations de postes prévus dans l’Education nationale", explique-t-il.
Le chef du gouvernement a réaffirmé que l’assurance-maladie participera aux efforts à hauteur de 10 milliards d’euros d’ici 2017. Dans le même temps, il compte dégager 11 milliards d’euros d’économies sur la gestion du système social. Pour autant, "il n’est pas question de diminuer les prestations sociales mais elles ne seront pas revalorisées jusqu’en octobre 2015".
Les minimas sociaux (RSA, ASS, Allocation Adulte handicapé) seront préservés et continueront à être revalorisés en fonction du rythme de l’inflation. "Les engagements de revalorisation exceptionnelle décidés dans le plan pauvreté de janvier 2013 pour le RSA, le complément familial et l’allocation de soutien familial sont confirmés. Mais ces revalorisations seront décalées d’une année", souligne encore le premier ministre.
En résumé, le pacte de responsabilité et de solidarité a pour but d’inciter les entreprises à créer "plus d’emplois, c’est la première priorité. Nous devons agir plus vite, plus fort contre ce chômage qui fait souffrir nos seniors et notre jeunesse". Selon Manuel Valls, "les efforts doivent se poursuivre. Ils seront justes car ils seront collectifs et répartis".
Et lui de conclure : "Les mesures d’économies trouveront leur traduction dans les textes financiers qui seront présentées avant l’été - projet de loi de finance rectificative, projet de loi de financement de la sécurité social rectificative - puis à l’automne avec la loi de programmation des finances publiques. Elles feront bien sûr l’objet d’un travail très étroit avec la majorité parlementaire et de manière plus large avec le parlement".