Le Parti socialiste va une nouvelle fois saisir la Commission nationale des comptes de campagne pour dénoncer l’utilisation des « moyens de l’Etat » par Nicolas Sarkozy à des fins de campagne électorale. Il s’agit de la deuxième saisine effectuée par l’équipe du candidat socialiste François Hollande, la première datant du 30 novembre dernier.
« Nicolas Sarkozy ne respecte pas la loi », fustige Manuel Valls, directeur de la communication du candidat PS à la présidentielle sur Europe1. « Comme président de la République, depuis des semaines, il organise de véritables meetings avec l’argent public », poursuit le député-maire d’Evry en prenant l’exemple du déplacement du président, jeudi à Fessenheim (Haut-Rhin), où il « s’est livré à un véritable meeting ». Manuel Valls a donc annoncé qu’une lettre dénonçant ces pratiques du chef d’Etat sera déposée ce lundi à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).
Questionné sur Canal+ par rapport à l’annonce imminente de la candidature de Nicolas Sarkozy, François Hollande se déclare « totalement indifférent ». « Si je regardais de côté, si je me retournais, je perdrais mon temps, donc qu’il fasse ce que bon lui semble », lance le candidat PS. Selon lui, le président de la République « a déjà utilisé suffisamment les moyens de l’Etat pour faire campagne jusque-là ».
« Ça suffit ! Nous voulons dénoncer une hypocrisie complète. Nicolas Sarkozy fait campagne en se servant des deniers publics depuis plusieurs semaine », martèle de son côté le trésorier du PS, Régis Juanico, dénonçant « une inégalité de moyens entre les différents candidats ».
Le parti socialiste avait déjà interpellé la CNCCFP début décembre sur les dépenses liées aux déplacements de Nicolas Sarkozy. L’équipe de Hollande a sollicité la commission « de déterminer s’il est légitime que les frais engagés par le président de la République lors de déplacements qui relèvent d’actes de propagande soient assumés par le contribuable, et s’ils doivent ou non entrer dans le cadre des comptes de campagne ».
En réponse à cette requête, la CNCCFP avait confirmé qu’une partie des dépenses engagées dans les déplacements du chef de l’Etat pourrait être intégrée à son compte de candidat s’il était « amené à exposer les éléments d’un programme de futur candidat » avant qu’il ne se proclame officiellement. Réagissant à cette déclaration, le Parti socialiste a aussitôt décidé de mettre en place un « observatoire des déplacements du président » dont la mission principale consiste à vérifier si le « président-candidat » à la présidentielle respecte la loi en vigueur « dans la période précédant l’annonce éventuelle de sa candidature ».
« Cet observatoire des déplacements du président se réunit tous les quinze jours. La prochaine réunion va avoir lieu ce mardi soir », indique le trésorier du parti au quotidien Le Monde.