Le bégaiement est plus qu’un simple trouble du langage. C’est aussi un trouble de la communication et du comportement qui affecte toute la personnalité de l’enfant et nécessite une approche globale. Il est souvent difficile à gérer pour ceux qui en souffrent. Il peut faire perdre tous les moyens et entraîne chez l’enfant des sentiments négatifs : honte, culpabilité, embarras… Et malheureusement, il n’y a pas de pilule magique pour en venir à bout, mais quelques solutions existent tout de même.
Les mots se bousculent et se déforment. Ce sont les troubles les plus évidents que les parents signalent d’emblée puisqu’ils perturbent la bonne communication dans la famille. Mis à part ceux liés à l’audition, ils ont des causes et des manifestations diverses. La plupart doivent être identifiées et soignées avant 4-5 ans, car ils peuvent entraîner d’autres complications : difficultés scolaires ou troubles psychiques pour les enfants plus fragiles.
Le bégaiement est normal chez un petit de 2-3 ans et les médecins observent une phase de bégaiement chez la plupart des enfants dans les premiers mois de leur entrée à la maternelle. Généralement, ce défaut ne dure pas. Pourtant, si l’enfant a une tendance à bégayer, il le fera dans 70% des cas avant 5 ans et dans 95% des cas avant 7 ans. Il semble encore que ce défaut de langage ait une part de génétique puisque les spécialistes constatent que 30 à 40% des bègues naissent dans des familles ayant ce problème.
Ce trouble du langage est le fait d’enfants émotifs et émus. Très pressés de raconter tout ce qui leur arrive, ils ne réussissent pas à mettre en forme les mots. Il se rencontre habituellement dans les familles où l’atmosphère est tendue en raison d’une forte discipline, d’un autoritarisme important ou encore de difficultés financières.
Les enfants expriment ainsi une tension et une nervosité furtives. Bien sûr, cette tendance au bégaiement s’accentue dès qu’il y a une perturbation d’ordre émotionnel : rivalité frère-sœur, fortes pressions éducatives ou scolaires, déménagement ou séparation des parents. Il peut alors apparaître du jour au lendemain.
Ce n’est pas de votre faute si votre enfant bégaye. Mais vous pouvez néanmoins l’aider énormément à diminuer ou éliminer le bégaiement en changeant légèrement votre façon de parler et de communiquer avec lui, et en améliorant sa confiance en lui-même.
Aussi, la conspiration du silence doit être évitée. Lorsqu’un enfant bégaye, les parents et la famille sont souvent si embarrassés qu’ils font semblant de ne pas remarquer le bégaiement. L’enfant a l’impression qu’on l’abandonne avec son bégaiement et ceci ne peut qu’empirer les choses. En conséquence, vous devrez essayer d’établir le dialogue avec l’enfant. Assurez-vous que vous ne montrez pas votre inquiétude. Vous devez mentionner son bégaiement de façon simple et décontractée pour éviter qu’il se culpabilise.
Ne lui dites pas de « parler lentement », de « se calmer », de « respirer à fond ». Ces conseils sont totalement inutiles et risquent de lui faire perdre confiance dans son aptitude à bien parler et cela renforcera son bégaiement. Vous devez, au contraire, lui parler doucement et sans vous presser. Un enfant ayant tendance à imiter ses parents, cela l’amènera naturellement à parler plus lentement. Utilisez des phrases courtes qu’un enfant peut comprendre facilement.
Si votre enfant vous pose une question, attendez quelques secondes avant de répondre. Encore une fois, l’enfant vous imitera et prendra lui aussi son temps pour parler. Lorsque l’il s’adresse à vous, regardez-le et accordez lui toute votre attention. Le bégaiement augmente quand l’enfant a l’impression que son interlocuteur ne l’écoute pas. Montrez par l’expression de votre visage que vous l’écoutez et que vous comprenez ce qu’il vous dit. Gardez un contact visuel avec l’enfant même quand il bégaye.
Soyez patient avec votre enfant. Ne montrez pas que vous êtes perturbé par son bégaiement. Montrez-lui que vous l’acceptez comme il est. Ne l’interrompez pas quand il parle. Un enfant est plus détendu et a moins tendance à bégayer s’il sait qu’il ne sera pas interrompu. Puis, assurez-vous que tous les membres de la famille parlent chacun à leur tour.
Et le plus important, félicitez votre enfant chaque fois qu’il fait quelque chose de bien. Cela augmentera sa confiance en lui.