Difficile tâche du Président américain, Barack Obama qui doit convaincre des sénateurs réticents d’adopter un projet de loi sur l’énergie et le climat.
Barack Obama reçoit des élus républicains et démocrates pour tenter de les convaincre d’adopter un projet de loi sur l’énergie et le climat. Un projet plus que jamais nécessaire, pollué par le problème de la marée noire dans le golfe du Mexique, et qui doit instaurer pour la première fois aux Etats-Unis une limitation des émissions de gaz à effet de serre.
Objectif de la réunion au sommet : "discuter de l’adoption cette année d’une loi sur l’énergie et le climat". Au total, 23 sénateurs - 15 démocrates, 7 républicains et 1 indépendant -, soit près du quart des membres de la chambre haute du Congrès, conviés à la Maison Blanche pour une réunion de travail.
Car aux Etats-Unis, une étude montre que
l’opinion publique reste majoritairement consciente de la réalité du changement climatique, même si un rebond récent (61% en juin, contre 57% en janvier) ne ramène pas l’état de l’opinion au niveau de novembre 2008 (71%). Parmi les personnes qui pensent qu’un réchauffement est en cours, 57% sont très convaincues (contre 59% en janvier). Chez les autres, la certitude qu’il n’y a pas de réchauffement est nettement en baisse (51% contre 59% en janvier).
"Le temps d’adopter les énergies propres est venu", avait lancé le président américain il y a 15 jours dans un discours solennel consacré à la catastrophe du Golfe. "Nous consommons 20% du pétrole mondial mais nous ne possédons que 2% des réserves mondiales", soulignait Barak Obama, qui avait alors appelé à "libérer l’innovation américaine et de s’emparer de notre propre destin", comparant cette entreprise avec l’effort industriel pendant la Seconde Guerre mondiale ou le programme spatial des années 1960.
Mais le Sénat est profondément divisé sur la question. Avec d’un côté, les républicains qui possèdent une minorité de blocage et de l’autre, certains démocrates représentant des Etats producteurs de pétrole ou de charbon, hostiles à toute tentative de voir l’Etat fédéral imposer une taxation sur les émissions de carbone.
Un vaste projet de loi présenté en mai par le démocrate John Kerry et son collègue indépendant Joe Lieberman vise une réduction des émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis de 17% d’ici à 2020 sur le niveau de 2005 grâce notamment à un marché de droits d’émissions, dit "cap and trade", similaire à celui en vigueur dans l’Union européenne.