Pour Thierry Crop, directeur de la Poste, et Président du Club de soutien de la candidature de la Réunion au Patrimoine mondial,
"cette inscription permettra de faire rayonner l’île de La Réunion au plan international et aura un impact positif en matière de fréquentation touristique, d’activité économique pour l’île. Elle tirera vers le haut le développement économique et social de l’île et ce de manière durable". (voir interview à la fin de l’article)
Mais ce n’est pas toute la Réunion qui est désignée. Le Parc national de la Réunion a mis en évidence les caractères exceptionnels et universels des pitons, cirques et remparts et propose leur classement au Patrimoine mondial.
La Liste du patrimoine mondial comporte 890 biens constituant le patrimoine culturel et naturel que le
Comité du patrimoine mondial considère comme ayant une valeur universelle exceptionnelle.
Les biens et sites incombent au premier chef à l’État territorial mais l’inscription sur la liste postule aussi que ces biens et ces sites appartiennent aussi à l’« Humanité » et sont ainsi placés sous une sorte de sauvegarde internationale. Il y a donc un système de coopération et d’assistance pour aider l’État territorial du point de vue financier et matériel. La communauté n’entre pas directement dans la gestion des sites concernés, mais il y a un suivi qui est réalisé par des organismes internationaux indépendants de l’État territorial. Cette protection est toute relative par rapport à la puissance de l’État sur son territoire.
Interview de Thierry Crop, Président du Club de soutien de la candidature de la Réunion au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Pourquoi la Poste est elle à l’origine de la création du club de soutien de la candidature de la Réunion au Patrimoine mondial ?
Parce que la Poste de La Réunion, au côté du Parc national, 1ère entreprise de l’île à avoir soutenu la candidature de La Réunion au Patrimoine Mondial, est consciente des enjeux environnementaux, économiques et sociétaux qu’elle représente.
Quelle est la mission de ce club ?
Le Club de soutien est une association régie par la loi du 1er juillet 1901. Ses statuts ont été déposés en 2008. Il a pour mission de soutenir la candidature des « Pitons, Cirques et Remparts » au Patrimoine Mondial, portée par le Parc national de La Réunion jusqu’en juillet 2010, lors de la prise de décision finale par l’Unesco au Brésil.
Une fois l’inscription au Patrimoine Mondial effective et les manifestations diverses organisées, le Club aura pour objet de contribuer à la connaissance, à la meilleure gestion des ressources et à la sauvegarde de ce patrimoine ainsi reconnu.
Ce Club est ouvert à toutes les entreprises : unipersonnelles, petites, moyennes, entreprises plus importantes ainsi qu’aux associations et collectivités.
Les premiers partenaires du Parc national ont été avec La Poste, le Crédit Agricole et Groupama.
Les membres du Club de soutien : La Poste, Le Quotidien, Nestlé, Only, Orange, Toyota, les entreprises Aladin, Chronopost, Parabole, RFO, Ténésol, La NID, Décathlon, Srr, Antenne Réunion et La Banque Postale.
L’historique de la démarche remonte à 2003. Est-il si difficile d’obtenir cette inscription au Patrimoine mondial ? Pour quelles raisons ?
En effet, La Réunion a été inscrite en 2003 sur la liste indicative du Patrimoine Mondial de la France déposée auprès de l’UNESCO. Le bien proposé alors était le massif du Piton de la Fournaise. Le Parc National était affiché comme le cadre et la garantie permettant d’asseoir une candidature solide.
La mission Parc a réactivé le dossier fin 2005. Elle a lancé une expertise qui a abouti à un rapport intitulé « Eléments d’évaluation pour une candidature de La Réunion comme site du Patrimoine Mondial avec un calendrier : pré-dossier en septembre 2007, dépôt du dossier définitif réunionnais à l’UNESCO fin janvier 2008, expertise internationale vers octobre 2008 et décision du Comité du Patrimoine Mondial de l’UNESCO en juillet 2010 au Brésil.
Le Préfet avait également saisi le Ministre de l’Ecologie et du Développement Durable pour lui demander de renouveler et de modifier l’inscription de La Réunion sur la liste indicative française.
Le Ministre de l’Ecologie et du Développement Durable avait inscrit cette demande à l’ordre du jour du comité interministériel ad hoc (Comité National des Biens Français) qui a donné un avis favorable lors des réunions des 24 avril et 11 octobre 2006.
Bref, il y a de nombreuses étapes à franchir et la concurrence est rude au plan mondial !
Précisément qu’a fait la Poste ?
La Poste a organisé depuis mars 2008 des événements grand public fédérateurs autour de cette candidature afin d’encourager les Réunionnais et les postiers à témoigner leur soutien : « Mafate, c’est timbré » en mars 2008 et « Cilaos, un patrimoine commun » en septembre et octobre 2008 et a également envoyé dans les 300 000 boîtes aux lettres de l’île un dossier présentant cette candidature et le Parc national.
Lors de ces événements, La Poste et le Parc national de La Réunion ont pu compter sur la présence des réunionnais, des artistes et artisans locaux, des entreprises, des responsables politiques et institutionnels, venus apporter leur appui.
En 2009, c’est de nouveau à travers la philatélie que La Poste a eu l’occasion de poursuivre ses actions de soutien. Elle a saisi l’opportunité de la sortie d’une planche de 10 timbres prévue pour 2010 entièrement dédiée à La Réunion pour mobiliser une fois encore les réunionnais.
Après une participation importante (10 000 internautes) au vote lancé auprès du grand public, des postiers et des scolaires en septembre et octobre 2009, ce collector timbré va sortir en avant-première officielle le 12 juin prochain à Hell-Bourg, durant la Fête du Chouchou.
Quel est l’engagement des entreprises qui souscrivent au club de soutien de la candidature de la Réunion au Patrimoine mondial ?
Les membres du Club de soutien se proposent de mettre en œuvre toute action d’animation et de médiatisation validée par son Conseil d’administration : manifestations internes au sein de chaque entreprise adhérente, actions de se sensibilisation auprès du grand public, actions pédagogiques auprès des scolaires, actions de lobbying, échanges de bonnes pratiques relatives au Développement Durable, à la sauvegarde et à une meilleure gestion du patrimoine entre autres.
A-t-il été difficile de convaincre des entreprises privées et publiques de soutenir ce projet ?
Cela n’a pas été difficile. De nombreuses entreprises, notamment les plus importantes, ont montré un intérêt attentif au soutien de la candidature de La Réunion au Patrimoine Mondial car elles ont une vision à moyen terme et une forte capacité à mobiliser leurs équipes.
Lors des différentes opérations menées, elles ont su répondre présentes et se mobiliser une fois de plus dans la dernière ligne droite et ont su démontrer leur capacité à mettre à profit leurs propres réseaux pour communiquer plus largement et faire connaître au plus grand nombre cette belle cause.
Quel est aujourd’hui le calendrier de l’opération ?
La Poste de La Réunion, avec le soutien de ses partenaires, organise un événement départemental les 12 et 13 juin prochains pour soutenir la candidature des « Pitons, Cirques et Remparts » au Patrimoine Mondial
La sortie officielle du collector « La Réunion, comme j’aime » est prévue pour le 12 juin prochain au Salon Planète Timbres à Paris, au Parc Floral, comme l’ensemble des collectors régionaux français, mais également à La Réunion dans le Cirque de Salazie au village de Hell-Bourg en vente 1er Jour pendant la Fête du chouchou les 11, 12 et 13 juin 2010. Cette manifestation à caractère économique local, aura pour ambition de porter une forte valeur ajoutée au chouchou, transformation agroalimentaire, culinaire, artisanal etc.…
A quoi servirait cette inscription de La Réunion sur la liste officielle des biens du Patrimoine mondial de l’Humanité ?
Cette inscription permettra de faire rayonner l’île de La Réunion au plan international et aura un impact positif en matière de fréquentation touristique, d’activité économique pour l’île. Elle tirera vers le haut le développement économique et social de l’île et ce de manière durable.
Sur le plan environnemental, ce sera une opportunité supplémentaire pour préserver les richesses existantes pour les générations futures et un aménagement harmonieux sauvegardant des espaces ruraux de qualité.
Objectif : Patrimoine Mondial !