Dans un contexte marqué par une hausse des départs visant à éviter le service militaire obligatoire annoncé en février, la junte birmane a pris la décision de cesser d’accorder aux hommes les autorisations nécessaires pour travailler à l’étranger.
Le ministère du Travail birman a annoncé jeudi soir la suspension temporaire de l’acceptation des demandes des hommes souhaitant travailler à l’étranger, afin de permettre une vérification des procédures de départ. Cette mesure intervient après l’annonce en février par la junte de l’intention d’imposer un service militaire obligatoire de deux ans minimum aux hommes de 18 à 35 ans et aux femmes de 18 à 27 ans. Des milliers de Birmans ont tenté de quitter le pays, formant des files d’attente devant les ambassades étrangères à Rangoun et cherchant à traverser la frontière vers la Thaïlande. Selon un porte-parole de la junte, plus de 13 millions de personnes sont concernées par cet appel au service, bien que l’armée ne puisse former que 50 000 recrues par an, rapportent les médias français comme Le Figaro.
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Depuis leur prise de pouvoir en 2021, les généraux maintiennent l’état d’urgence tous les six mois, face à une situation sécuritaire instable. Cela retarde également les élections nationales promises après le renversement d’Aung San Suu Kyi. Le coup a ravivé les conflits avec les minorités ethniques et engendré de nouvelles ’Forces de défense du peuple’, surprenant l’armée par leur efficacité. Une offensive coordonnée près de la frontière chinoise a marqué un tournant majeur en octobre. Plus de quatre millions de Birmans travaillaient à l’étranger en 2020, selon l’OIT (Organisation internationale du Travail), tandis que la répression post-coup a causé plus de 4 900 décès et 26 000 arrestations.
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