Deux jours après la découverte du débris d’avion à Saint-André, l’étude des courants marins pourraient étayer l’hypothèse que l’épave appartient au Vol MH370 de la Malaysia Airlines.
Le morceau d’aile retrouvé à Saint-André mercredi pourrait appartenir au Vol MH370 de la Malaysia Airlines qui a disparu en mars 2014. Une hypothèse qui, selon les scientifiques, n’est pas à exclure. Un courant équatorial qui traverse l’océan Indien d’Est en Ouest, à l’endroit où les recherches du Boeing 777 ont été effectuées.
Mais les courants marins ne sont pas constants dans l’océan Indien. Et pour le prouver, un chercheur de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) a mené une étude de deux ans. Après la mise à l’eau de deux bouées, il a suivi leurs trajectoires. Le résultat est surprenant : leurs trajets sont aléatoires. Ils varient selon l’évolution des fonds marins. Les bouées contournent les reliefs et les crevasses au fond de l’océan.
Selon cette étude, il est possible que le morceau d’aile qui s’est échoué sur nos côtes, ait subi le même sort.
"L’existence de tourbillons, leur puissance, leur vitesse, leur nombre, est quelque chose qui est aujourd’hui très difficile à prévoir et à anticiper. Et donc pouvoir remonter dans le temps sur des périodes de plusieurs semaines ou plusieurs mois pour essayer de déterminer le point d’origine d’un débris que l’on retrouve à La Réunion est à mon sens quelque chose qu’aujourd’hui nous ne sommes pas en mesure de garantir", explique Michel Ropert, de la cellule Environnement de l’Ifremer.
Autre élément important, les crustacés retrouvés sur la paroi de l’aile d’avion. Ils sont la preuve que l’épave était immergée.
"Ce sont des crustacés cirripèdes thoraciques, donc c’est un groupe de crustacés très particuliers qui se développent essentiellement en milieu pélagique. Il y a des organismes dont les larves parcourent tous les océans et qui se fixent sur tous les obstacles qu’elles trouvent. Elles grandissent à partir du substrat de fixation sur lequel elles sont positionnées", détaille Lionel Bigot, ingénieur de recherche à l’Université de La Réunion.
Une fois accrochées à l’épave, les crustacés voyagent avec elle. La taille de ces mollusques est un indice essentiel pour les enquêteurs. Elle permet de déterminer la durée du périple de l’aile. Selon les scientifiques locaux, ces crustacés seraient âgés d’environ un an.