Ils étaient plusieurs à s’être recueillis à l’Université de technologie de Compiègne devant le portrait d’Hatem Bettahar. Collègues, élèves et amis ont rendu un vibrant hommage à ce professeur d’informatique franco-tunisien tué dans le cadre des émeutes qui secouent actuellement la Tunisie.
"L’UTC est en deuil. Nous perdons un chercheur, un collègue, un ami", a prononcé Pierre Charreyron, le président de l’université de technologie de Compiègne. Vers 16 heures, plus d’une centaine de personnes ont déposé des bouquets de fleurs devant le portrait de cet universitaire de 38 ans. Par ailleurs, les messages de sympathie se sont succédés sur l’adresse mail de l’UTC depuis la nouvelle de la mort d’Hatem Bettahar.
Hatem Bettahar a reçu une balle en pleine tête alors qu’il était à Douz, une ville du centre du pays. Maître de conférences, il s’était rendu en Tunisie dans le cadre d’un échange avec un établissement de Gabès.
Mais devant la fermeture des universités tunisiennes à cause de la contestation sociale, il a décidé de rejoindre sa famille à Douz où une manifestation avait eu lieu. C’est là que la police lui aurait tiré dessus, alors que celle-ci utilisait des balles réelles contre les manifestants, affirment certains témoins. Toutefois, les circonstances de sa mort restent encore floues.
"C’est un assassinat. Le gouvernement tunisien tue n’importe qui. Hatem a été tué sans raison", s’emporte l’un de ses collègues. Un nouveau rassemblement est prévu en fin d’après-midi sur la place de l’hôtel de ville pour honorer la mémoire d’Hatem Bettahar.