Suite aux échecs des dernières négociations, la grève continue dans le BTP et l’action de l’intersyndicale s’est durcie. De nombreux blocages paralysent totalement la circulation au Port.
Les négociations sont au point mort, le secteur du BTP est toujours en crise. La 5ème journée de grève commence aujourd’hui et le mouvement s’est durci.
En raison de la mobilisation des professionnels du BTP, la circulation est quasiment paralysée au Port.
À la mi-journée, les barrages filtrants du Port sur la route nationale ne provoque plus d’embouteillages. Mais si les dispositifs restent en place dans l’après-midi, les conséquences pourraient à nouveau être importantes sur le réseau routier.
Dockers et transporteurs s’expriment
À noter que les syndicats de Dockers ont affiché leur soutien aux grévistes du BTP et pourraient rejoindre le mouvement.
De son côté, la Fédération nationale des transporteurs routiers à La Réunion vient d’interpeller le Préfet. Jean-Bernard Caroupaye assure que "les transporteurs ne resteront pas les bras croisés".
Des barrages filtrants sont en cours en direction du Port :
- Sur la RN7 Giratoire de Cambaie,
- Sur la RN1001 giratoire Vilebrequins
- Sur la RN1 : l’accès à la centrale thermique depuis le giratoire du Capitaine le Bourg à la La Possession est fermé jusqu’à nouvel ordre.
Des grosses perturbations sont en cours dans ces secteurs. La Direction Régionale des Routes demande aux usagers d’éviter ces secteurs dans la mesure du possible.
Hier : après seulement 45 minutes de discussions, l’intersyndicale quitte la salle des négociations après avoir entendu ce qui serait la "dernière" proposition du patronat.
Celle-ci a été jugée inacceptable. Jacky Balmine, secrétaire général de la CGTR (Confédération générale des travailleurs de La Réunion) BTP, déclare : "On nous dit la proposition : 0,8% à compter d’avril et si les petits qu’on est ne sont pas d’accords, c’est 0,4% par recommandation patronale à partir d’avril."
La FRBTP (Fédération réunionnaise du BTP) explique sa proposition : "En plus de l’accord mutuelle qui représente 1,07% d’augmentation au 01 janvier 2016, 0,8% d’augmentation à compter du 01 avril 2016."
Bernard Siriex, président de la FRBTP assure qu’une plus grande augmentation de salaire serait préjudiciable pour le secteur : "Aujourd’hui, augmenter une part des salariés qui sont en actif, oui. Mais si c’est pour en mettre 2 000 dehors demain, ça ne sert à rien."
Pour l’intersyndicale, cette proposition est inacceptable. La grève continue donc ce lundi et les actions pourraient se durcir.
Le secteur d’activité est à l’arrêt depuis mercredi dernier (soit 5 jours ouvrés) : l’intersyndicale et le patronat s’affrontent au sujet des salaires.
Les dockers pourraient rejoindre le mouvement
Ce matin, des appels à la solidarité ont été lancés : aux transporteurs mais aussi aux dockers. "Il faut qu’on se concerte mais cela peut aller depuis l’assemblée générale jusqu’à une grève de solidarité. Tout est possible : mais ce qui est sûr, c’est qu’on souhaite que les patrons du BTP réfléchissent et arrêtent de tirer les salaires vers le bas" explique Danio Ricquebourg, secrétaire général de la CGTR Ports et Docks.
Entre négociations au point mort, concertation avec d’autres professions et durcissement du mouvement : la grève du BTP semble aujourd’hui dans un moment charnière. Et les syndicats l’affirment : si les patrons ne cèdent pas , le mouvement n’a pas fini de se durcir.