Depuis mercredi minuit, l’état d’urgence a été étendu à La Réunion, tout comme les autres Outre-mer. Le préfet a réuni ce jeudi après-midi les maires, les députés, sénateurs et présidents de collectivités sur la conduite à tenir et l’application dans l’île du dispositif.
Fini les combats politiques, fini les oppositions, au moins pour un temps
Les maires, députés, sénateurs et présidents de collectivités étaient invités à une réunion ce jeudi après-midi par le préfet de La Réunion Dominique Sorain.
Un état d’urgence allégé
L’objectif pendant deux heures, la présentation du plan d’état d’urgence décliné à La Réunion. Une version allégée par rapport à celle de la Métropole, mais qui appelle à tout autant de vigilance.
"Aborder les contours de l’état d’urgence dans l’île, qui est légèrement plus souple", indique Olivier Rivière, maire de Saint-Philippe (DVD).
"C’est une manière de sensibiliser les élus et d’appeler à la vigilance", estime de son côté Gilbert Annette, maire de Saint-Denis (PS).
Pour Jean-Louis Lagourgue, maire de Sainte-Marie (DVD), c’était l’occasion de faire le tour d’horizon des problématiques dans les différentes communes de l’île "avec des mesures de sécurité qui vont être prises dans les semaines à venir".
Comme annoncé hier, le préfet ne compte pas utiliser outre mesure les pouvoirs conférés par l’état d’urgence pour neutraliser les personnes radicalisées.
Une réponse appropriée au cas par cas
L’objectif est d’agir au cas par cas. "Le problème essentiel, c’est l’éducation, un socle essentiel qu’il faut préserver", souligne Huguette Bello, députée (PLR).
Thierry Robert, député-maire de Saint-Leu souhaite qu’on ne "tombe pas dans la psychose et installer la peur dans tous les coins de rue".
Outre la déclinaison locale du dispositif, la réunion permettait un échange d’informations entre État et élus. "Pour à la fois protéger, sécuriser, mais aussi continuer à vivre", indique Didier Robert, sénateur et président de Région.
Le maire (UDI) de Saint-André Jean-Paul Virapoullé a profité de l’occasion pour enfiler sa tenue de médecin et rappeler sa méthode pour lutter contre les dérives. "Nous devons être de bons médecins pour traiter ce cancer qui mine notre société".
Application de l’état d’urgence à la Guadeloupe, à la Guyane, à la
Martinique, à Mayotte, à La Réunion ainsi qu’à Saint-Barthélemy
et Saint-Martin
L’état d’urgence accorde des pouvoirs élargis aux autorités civiles (préfets et ministre de l’intérieur) afin de garantir la sécurité publique. Il permet notamment :
- d’interdire la circulation des personnes et d’instituer des zones de protection et de
sécurité.
- procéder à des réquisitions de personnes ou de biens.
- d’interdire des réunions ou manifestations.
- d’ordonner des perquisitions à domicile de jour comme de nuit.
- d’assigner à résidence toute personne dont l’activité se révèle dangereuse pour
la sécurité et l’ordre publics.
- d’ordonner la remise d’armes et de munitions.