Les coulisses de l’usine du Gol sont accessibles jusqu’à demain au grand public. Le premier producteur de courant électrique à La Réunion, Albioma, ouvre ses portes jusqu’à demain, à l’occasion de ses 20 ans.
Une véritable montagne de 3 500 tonnes de bagasse se dresse sous le hangar de l’usine du Gol à Saint-Louis. C’est avec ce résineux fibreux, provenant du broyage de la canne à sucre, que démarre le procédé permettant la production électrique.
Derrière son masque de protection obligatoire qu’il porte, Philippe Boyer, le directeur de l’usine est méconnaissable. "Dans ce hangar, nous assurons le stockage suffisant de bagasse, qui nous permet d’éviter une reprise du combustible bagasse vers le charbon".
Le stockage de cette bagasse est gérée de manière automatique. Il peut également être piloté par un opérateur jusqu’à une chaudière. L’usine du Gol en possède deux.
"Là vous êtes sur la chaudière, qui tourne 100 % à la bagasse, six alimentateurs, 60 tonnes/heure de bagasse, 10 tonnes par alimenteurs, 1 200° C de combustion à l’intérieur, et une vapeur à 520°", détaille Pascal Longeron, directeur général adjoint d’Albioma.
De l’eau chaude à 520° transformée en vapeur... C’est après cette étape que la fée électricité apparaît. "Cette vapeur vient se détendre dans une turbine. Au bout de cette turbine se trouve un alternateur qui produit de l’électricité. Actuellement, il y a 60 MW qui sont produits à partir de la bagasse, et qui alimentent le réseau électrique de l’île", poursuit le directeur général adjoint.
Face à ses multiples écrans de contrôle, rien n’échappe à Fabrice. Il a la lourde tâche de veiller au bon fonctionnement de la production électrique. Cette production qui participe déjà la transition énergétique opérée par Albioma.
"La transition énergétique à La Réunion, ça va être progressivement de réduire la part du charbon. Et de progressivement brûler toutes les formes de biomasse disponibles sur l’île : les déchets verts, les déchets forestiers... Tout ce qui peut être mobilisé sur l’île. Nous pourrions éventuellement importer des granulés bois, en complément", prévoit Jacques Petry, PDG d’Albioma.
L’installation d’une turbine à combustion bioéthanol, fonctionnant à partir de la mélasse est également lancée. Le début des travaux sur la région de Saint-Pierre est programmé pour juillet 2016.